27.12.2021

Présidentielle 2022 - Hervé Morin: «Je suis sûr que Valérie Pécresse sera élue»

Hervé MORIN a dévoilé au Figaro le périmètre de son implication dans la campagne de la candidate de la droite et du centre Valérie PECRESSE. Il sera notamment chargé du dossier «décentralisation économique».

Découvre l'interview. 

 

LE FIGARO. - De quelle manière Valérie Pécresse a-t-elle décidé de vous intégrer dans son équipe de campagne ?

Hervé MORIN. - J'ai été l'un des premiers responsables politiques de la droite et du centre engagé à ses côtés quand elle était en position. Je mets aujourd'hui mon expérience à sa disposition. Valérie Pécresse a pu constater à quel point j'avais développé l'activité économique de ma région, la Normandie, avec des résultats meilleurs que la moyenne nationale, ce qui est une première ! Fort de cette expérience, je serai, entre autres, l'agent de la décentralisation économique en France : comme en Allemagne, favoriser le développement des PME et des ETI pour bâtir un capitalisme familial. Quand elle m'a proposé de m'occuper du volet économique de son projet j'ai accepté volontiers. J'ai la conviction profonde qu'elle mettra fin à la présidence jupitérienne d'Emmanuel Macron. Je suis sûr qu'elle sera élue.

 

Comment comptez-vous travailler à ses côtés ?

Je vais dégager tout le temps possible pour assumer cette mission, m'implanter au sein de son QG de campagne dans le 17e arrondissement et gérer le rouleau compresseur des demandes de rendez-vous avec les acteurs économiques. Il faut mener toutes les rencontres qui s'imposent et porter la parole de la candidate partout, sachant que Valérie Pécresse porte une idée très forte : celle de présenter, avant le premier tour, les grands textes qui seront présentés au Parlement ou aux Français dans les premiers mois de son quinquennat.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que sur le plan économique, Pécresse et Macron ce sera bonnet blanc et blanc bonnet ?

Avec Macron, nous avons eu seulement l'apparence du mouvement. Car au bout du compte, quelles sont les transformations systémiques de ce quinquennat ? Après cinq années, notre économie ne se porte pas mieux sur ses fondamentaux et nous sommes exposés au danger d'un endettement et d'un déficit primaires qui deviennent abyssaux.

 

Que répondez-vous à ceux qui pensent que sur le plan économique, Pécresse et Macron ce sera bonnet blanc et blanc bonnet ?

Avec Macron, nous avons eu seulement l'apparence du mouvement. Car au bout du compte, quelles sont les transformations systémiques de ce quinquennat ? Après cinq années, notre économie ne se porte pas mieux sur ses fondamentaux et nous sommes exposés au danger d'un endettement et d'un déficit primaires qui deviennent abyssaux.

 

On vous répondra que la droite n'aurait pas fait mieux face aux multiples crises traversées en cinq ans…

C'est une excuse facile et de nombreux exemples montrent aussi qu'elle est fausse. Prenons la rigidité du marché du travail et la difficulté de trouver de la main-d’œuvre dans notre pays : la droite a des réponses et ces crises n'empêchaient pas de les mettre en œuvre. Il est vrai que les chefs d'entreprise étaient heureux d'entendre un discours qui leur faisait une place, surtout à la sortie du mandat calamiteux de François Hollande. Mais je note qu'au moment des élections régionales, le monde de l'économie a soutenu d'autres listes que celles du parti présidentiel.

 

Comment la crise sanitaire a-t-elle pesé sur l'exécutif ?

Cet exécutif porte, grosso modo, le modèle libéral de Ricardo : la spécialisation internationale, les échanges mondiaux, l'OMC, etc. Mais durant cette période de crise, le pouvoir a redécouvert la vertu de la protection des frontières, la souveraineté industrielle… Résultat : il a été contraint à des volte-face très importantes. L'exemple du nucléaire est édifiant.

 

Au-delà de l'économie, certains estiment que Valérie Pécresse sera contrainte à faire le grand écart sur certains sujets régaliens entre la ligne Ciotti et celle de ses alliés centristes. Quel est votre avis ?

Valérie Pécresse a présenté une ligne extrêmement ferme sur les questions régaliennes durant toute la durée de la primaire. Elle suit le même cap depuis l'été. Deuxièmement, je ne vois rien dans ses propositions que nous pourrions juger inacceptable. Pas un seul centriste n'approuve pas de telles mesures et dans leur immense majorité, les Français de gauche et de droite attendent aujourd'hui des mesures fortes. Ils veulent que la justice soit faite, que la sanction soit effective, que le modèle républicain soit préservé. Lisez les textes de Manuel Valls, ancien premier ministre de François Hollande !

 

Et sur l'immigration ?

Les Centristes sont satisfaits de voir qu'une candidate est prête à transformer, en profondeur, les conditions de l'action publique, tout en affirmant comme priorité nationale l'éducation pour favoriser l'égalité des chances mais aussi l'assimilation.

 

La conquête de l'électorat centriste n'est-elle pas un peu encombrée quand on observe les différentes offres, d'Édouard Philippe (Horizons) aux Centristes en passant par François Bayrou (Modem), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Franck Riester (Agir), Laurent Hénart (Parti radical), les Juppéistes, etc. ?

La question se pose autrement et beaucoup plus simplement. Il y a ceux qui ont soutenu la politique d'Emmanuel Macron depuis cinq ans, avec ses erreurs, créant des fractures profondes, et ceux qui ne l'ont pas soutenue. Quand vous avez été premier ministre du chef de l'État, vous êtes comptable de son bilan et cela est valable pour tous les autres soutiens. Parmi ceux que vous qualifiez centristes, certains n'avaient pas hésité à faire des campagnes très à droite il y a encore quatre ans. Puis, sans doute par opportunisme politique, ils se sont tournés vers Emmanuel Macron. C'est aussi simple que cela.

 

Mais comment les électeurs centristes réagiront-ils le 24 avril ?

Ils se demanderont comment redresser un pays en déclin, gravement menacé sur ses fondamentaux.

Il est d'ailleurs fascinant de voir à quel point certains élus n'ont aucun doute à s'engager aujourd'hui avec Valérie Pécresse alors qu'ils s'interrogeaient beaucoup sur l'existence des Républicains et de leurs alliés il y a six mois. 

 

Que vous inspirent les manœuvres en cours du côté de la macronie ?

Pour l'essentiel, ce sont des gens qui pensent déjà à l'élection d'après, voire au Matignon d'après.

 

Que pensez-vous de l'analyse de François Bayrou quand il juge Emmanuel Macron «mieux armé» que Valérie Pécresse pour la présidentielle ?

Dit-il cela parce qu'Emmanuel Macron est un homme ? Très sincèrement, le parcours politique de Valérie Pécresse, qui l'a amené à être ministre de Nicolas Sarkozy, conduisant des réformes aussi lourdes que celle de l'autonomie des universités, et son expérience à la tête de l'une des plus grandes régions européennes lui permettent d'avoir une connaissance fine des territoires et des Français, contrairement à Emmanuel Macron.

 

Quel est l'impact de l'irruption de la candidature de Valérie Pécresse sur la stratégie d'Édouard Philippe ?

Disons qu'ils n'ont pas le même… Horizon.

 

Mais la candidate de la droite a-t-elle figé la «poutre» qui travaillait ?

Une chose est sûre : la candidature Pécresse a déjà freiné de nombreuses ambitions. Il est d'ailleurs fascinant de voir à quel point certains élus n'ont aucun doute à s'engager aujourd'hui avec elle alors qu'ils s'interrogeaient beaucoup sur l'existence des Républicains et de leurs alliés il y a six mois.

 

La partie face à Marine Le Pen et Éric Zemmour n'est-elle pas délicate pour la droite ?

Non. Les Français veulent des équipes et nous sommes les seuls à avoir un collectif. Zemmour et Le Pen sont seuls et nous sommes capables de présenter des personnalités très professionnelles, y compris face à ceux qui se disent «fiers» de s'appuyer sur des «amateurs».

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