27.08.2023

Discours d'Hervé MORIN - Fête de la Pomme 2023

Discours d’Hervé MORIN

Président de la Région Normandie, Président de Les Centristes

Fête de la Pomme - Epreville-en-lieuvin

Samedi 26 août 2023

 

 

Seul le prononcé fait foi.

 

Pour visionner le discours : https://youtu.be/qqK5LbRCgVw

 

Mes chers amis,

 

Je voudrais tout d'abord saluer en votre nom à tous, François-Xavier BELLAMY, qui arrive d'Erevan. Il y a quelques idées sur lesquelles j'ai un peu de mal à me raccrocher, mais vous allez voir, c'est une des plus belles intelligences de la vie politique française. On a la chance de nous voir une fois par mois à peu près où nous passons une journée entière à travailler sur le fond. On est avec David LISNARD que vous aviez vu l'année dernière et qui, j'espère, portera nos couleurs dans quelques temps - c'est mon souhait - et donc on passe une journée entière à travailler sur le fond, on commence à 8 h le matin, on finit à 20 h et à raison d'un sujet par journée, on essaie de rencontrer des grands intellectuels, des philosophes, des sociologues, des économistes. On prend un thème et on challenge ces belles figures, ces belles intelligences et on noircit des cahiers avec l'idée d'essayer de bâtir un nouveau projet politique à terme. Et donc, on le fait avec François-Xavier et quelques parlementaires qui acceptent de consacrer une journée à cela. On le fait sans bruit, dans l'objectif de pouvoir porter un jour au moins des propositions politiques pour les prochaines élections. François-Xavier, merci d'être là. Tu es le représentant de la droite et du centre au Parlement européen en tant que leader du groupe parlementaire français au sein du PPE et donc merci d'avoir accepté de faire ce déplacement. Pour venir en Normandie depuis l'Arménie, ça ne peut se faire qu’en avion. Alors il faut que tu saches qu'en vertu de ce que nous racontent les minorités vertes qui nous expliquent qu'il faut changer le monde et puisque tu as pris un vol aujourd'hui et que pour aller demain à Nice tu en prendras un second, tu auras épuisé le nombre de fois où tu auras le droit de prendre l'avion jusqu'à la fin de tes jours.

 

Je pourrais vous parler de la Région, comme à chaque fois, mais je voudrais l'aborder sous un angle un peu différent. L'inspiration m'est venue à travers à la fois l'immense et très longue interview du chef de l'Etat dans Le Point, que quasiment personne n’a lu. J'ai fait l'effort de le lire deux fois. Hier soir, on avait un dîner, ils étaient 20, 20 à faire de la politique, il n’y en avait que 3 qui l’avaient lu. Je lisais aussi les déclarations du ministre de l'Intérieur qui expliquait qu'il commençait à penser à 2027. Je trouve d'ailleurs assez indécent de commencer à penser à 2027 alors qu’on sort de l'élection présidentielle. Au-delà de ça, j'en profite pour vous le dire, une campagne présidentielle, ce n'est pas simplement une campagne de mimétisme. Ce n'est pas parce qu'on ressemble un peu physiquement à un ancien président de la République qu'on est le même.

 

Et puis, deuxièmement, honnêtement, quand j'ai lu cette interview il y a huit jours ou dix jours dans le Figaro où il expliquait qu’il voulait être une boussole, j'ai en tête que ce garçon est allé faire un meeting à Lille le vendredi soir après l'élection présidentielle, avec les leaders des Républicains, dont mon copain François BAROIN, alors qu'il était en train de négocier sa fonction ministérielle à laquelle il a accédé le lendemain matin. Pour moi, c'est quand même un peu compliqué d'être une boussole, c'est plutôt une girouette. Et, honnêtement, quel est le bilan de ce garçon ?

 

Les obligations de quitter le territoire français, les OQTF. Quand j’étais au gouvernement, on en réalisait environ 20 %. Aujourd'hui, il est ministre de l'Intérieur, il en réalise 6 %. Est ce que vous avez le sentiment que les questions de sécurité sont des questions qui sont derrière nous ? Il suffit de voir les chiffres de la délinquance pour constater qu'il y a à peu près sur tous les indicateurs des hausses de plus 10 à plus 15 %. Quand vous évoquez la question des quartiers, est-ce que vous avez le sentiment que les zones de non-droit sont en train de régresser ? Pas vraiment.

 

Et donc, quel est le bilan de ce garçon qui dit “parce que je suis issu des milieux populaires, j'aimerais qu'enfin on s'adresse au milieu populaire”. Moi aussi, je suis issu des milieux populaires. Ma mère n'est pas allée à l'école et mon père a un certificat d'études. Mais ça ne suffit pas pour pouvoir considérer qu'on est en mesure de devenir le représentant de cette France qui a été si peu regardée.

 

Souvenez-vous de “ces gens qui ne sont rien”. Très franchement, après s'être vautré comme il s'est vautré dans la macronie pendant six ans, il n'a pas parlé à cette France qui n'est pas la France populaire en vérité, mais qui est la France travailleuse. Ce n'est pas la même chose, c'est la France travailleuse, c'est celle qui a simplement envie d’être reconnue.Le premier élément de la reconnaissance, ce n'est pas la reconnaissance salariale. Alors, bien entendu, si on avait moins de prélèvements obligatoires, moins de dépenses publiques, il n'y aurait plus de pouvoir d'achat par ménage. Si simplement nos impôts étaient au niveau de l'Allemagne, chaque Français aurait l'équivalent à peu près de 1600 à 1800 € par an de plus. Mais quand vous discutez avec des infirmières par exemple, ce qu'elles vous demandent d'abord et avant tout, c'est d'être reconnues dans leur travail. Quand on parle d'aimer, de parler aux classes populaires, c'est d'abord d'aimer les gens. Et en vérité, le sujet, il est là. Le sujet, il est là. Nos compatriotes ont le sentiment de n'avoir aucune sincérité face à eux, aucune !

 

Après cette petite digression sur mon ami le ministre de l'Intérieur, je voudrais qu’on se pose cette question : Pourquoi nos compatriotes nous disent “ça va bien dans la Région, mais ça ne va pas au niveau national ?” Je me suis dit mais il y a quand même quelque chose de curieux. Quand on parle de la Région, on constate qu'on a des résultats assez incroyables. Et on constate que nos compatriotes, dans une espèce de grande culture politique, finissent par dissocier élection par élection. Alors je sais bien que la question nationale n'est pas la question d'une collectivité régionale parce qu'on n'est pas sur le même imaginaire, parce qu'on n'aborde pas les mêmes sujets, parce que nos compatriotes savent que ce qui est traité par l'Etat n'est pas forcément traité par la Région et que la Région traite des sujets qui sont d'ailleurs des sujets plus subalternes aux sujets nationaux sur un bon nombre de points: sur les questions de sécurité, de lutte contre l'immigration, de justice, d'école au moins en partie, ce sont des sujets qui sont traités par l'État. Mais il y a tout de même quelque chose de très curieux parce que j'imagine que si je vais en région Auvergne Rhône-Alpes, des compatriotes vont me dire que ça se passe plutôt bien, il y a le plein emploi ou presque. Il y a de l'investissement industriel, il y a des infrastructures, il y a des programmes de recherche, il y a de l'innovation, il y a des écoles qui sont en train de produire l'excellence et de l'autre, on a des compatriotes qui se disent mais ça va mal dans notre pays et je me suis interrogé en me disant mais pourquoi il y a une telle dichotomie entre l'appréciation régionale et l'appréciation nationale ?

 

Alors il y a des tas de raisons. Mais je voudrais en citer une qui me paraît absolument clé. C'est la question de l'impuissance de l'État. Parce que ça, c'est ce que nous, nous vivons en tant qu'élus locaux, c'est l'impuissance de l'État à délivrer. Je lisais l'interview du Président de la République. C'est une interview de bavard. Comme on dit dans la campagne chez nous, il y a les faiseux et les diseux. C'est une grande interview de diseux et très peu une interview de faiseux avec les mêmes diagnostics depuis des années, avec des contradictions et même pire que ça, avec l'absence de reconnaissance de ses erreurs !

 

Je ne comprends pas pourquoi on n'est pas capable de dire parfois qu’on s'est trompé. Quand dans cette interview, les journalistes lui disent sur le nucléaire : “vous avez changé d'avis”. Il répond “non, je n'ai jamais changé d'avis sur le nucléaire, j'ai d'ailleurs été le ministre de l'économie, des finances qui a sauvé Framatome”. Mais enfin, c'est bien lui qui a décidé la fermeture de Fessenheim où l’on avait investi 450 millions d'euros et c'est quand même lui qui a fait voter la loi qui actait la fermeture de 14 réacteurs. Et donc je me suis interrogé sur cette question-là. Et Mesdames et Messieurs, je crois que la pire difficulté que nous connaissons aujourd'hui et l'élément clé de la désaffection à l'égard de la politique c'est la question de l'impuissance, de l'impuissance des pouvoirs publics. C'est l'incapacité à pointer les sujets et à les exprimer. Je trouve assez fascinant qu'après les émeutes que nous avons vécues, qu’on ne prenne pas le temps d’analyser ce qui s’est passé alors même que l’on a perdu pendant plusieurs heures totalement le contrôle de la situation dans certains territoires de la République comme en Île-de-France, où la République n'était plus capable d'assurer la sécurité de ses villes et de ses compatriotes. Pourquoi continuer à ne pas parler de ce sujet et l'aborder franchement et clairement, plutôt que de tergiverser et d'être dans le “en même temps” permanent, comme si cela suffisait pour se dire qu'au bout du compte, on pouvait considérer que c'était la fin d'une parenthèse et qu'on n’en parlait plus et qu’on abordait plus le sujet.

 

Est ce qu'on a le droit d'affronter les choses avec les mots ? Qu'on ne veuille pas les affronter sur le coup, je peux le comprendre parce que, bien entendu, on n'est pas là pour mettre de l'huile sur le feu quand on est dans une situation aussi gravissime. Mais après, on peut tout de même en parler, le qualifier et porter le sujet.

 

Et pour moi qui ne suis pas suspect d'être particulièrement sensible à ces sujets, on a quand même le droit de dire qu'il y a un lien direct entre la question de l'immigration et de la sécurité. Ce n'est pas interdit de le dire. C'est une évidence. Pour moi, le sujet clé de la restauration, c'est la question de l'impuissance !

 

Et quand on évoquait tout à l'heure les réalisations ou les sujets de la Région, pourquoi au bout du compte, on a un peu de crédit. Je dis un tout petit peu parce qu'il faut rester très modeste. C'est parce qu'au bout du compte, les gens se disent, ce qu'ils disent, ils le font et ils le font complètement !

 

Il y a trois semaines, j'étais avec la Première ministre et l'ancien Premier ministre au Havre. Nous fêtions l'arrivée d'une des plus grandes écoles d'ingénieurs françaises qu'est l'Ensam. C'est lié à quoi ? Je cite Edouard PHILIPPE : c'est lié à la volonté de la Région de dire “Nous sommes une grande région industrielle, nous avons des faiblesses dans l'enseignement supérieur et nous allons faire en sorte que nous puissions avoir les compétences, les qualifications et les intelligences pour porter notre projet industriel’.

 

Et donc nous avons mandaté un homme à qui j'ai dit : ”Vous allez faire le tour de toutes les grandes écoles françaises et vous allez voir à chaque fois comment on peut en implanter une en Normandie. Nous avons réussi à faire venir à Caen l’Isen Yncréa, la mairie de Caen a payé le terrain, nous avons payé l’immeuble. Nous avons fait venir Sciences Po Rennes qui s'implante progressivement à Caen. Nous avons décidé d'étendre le site de l’ESITC. Ensuite, nous avons fait en sorte que la première école vétérinaire privée s'installe à Rouen. Nous avons fait en sorte qu'une des plus grandes universités françaises, qui est la Catho de Paris, s'installe à Rouen. Nous avons décidé il y a quinze jours ou trois semaines, l'implantation d'une grande école de la gastronomie à Rouen. Nous avons décidé du financement, avec l'agglomération du Cotentin, d'une école d'ingénieurs à Cherbourg.

 

Et Mesdames et Messieurs, nous avons porté, dans le cadre du développement de l'électricité nucléaire en Normandie et notamment de Penly, et aussi de tous les grands projets industriels comme celui de Futerro, l'idée du développement massif des formations d'ingénieurs dans les écoles d'ingénieurs existantes, ce qu'on appelle le projet 3NC, qui ne vous parle probablement pas, mais qui va nous amener à terme dès l'année prochaine, à former 40 % d'ingénieurs de plus dans toutes les écoles d'ingénieurs de Normandie. Et bien ça a été la volonté de la Région, et vraiment de la Région qui a porté de A à Z ce projet en allant voir l'État et en mettant autour de la table les universités, les écoles d'ingénieurs.

 

Mais en vérité, le système ne marche plus, il ne délivre plus, la justice ne fonctionne plus, l'école ne fonctionne plus, la sécurité se dégrade et à aucun moment on comprend quels sont les ressorts profonds. Alors il y a des tas de choses qu'on connaît, trop de réglementations, de la sur transposition européenne à tour de bras, de la régulation, rien de pire que la régulation parce que la régulation empêche l'expérimentation, l'innovation. Ce sont, on l'évoquait, les autorités administratives indépendantes, c'est-à-dire toutes ces structures où l'Etat a confié à des gens indépendants le soin de gérer tel ou tel secteur. Ce qui veut dire qu'au bout du compte, l'Etat dit “mais je ne peux rien faire, ce n'est plus moi qui décide”.

 

C’est bien entendu, pour finir, la judiciarisation gigantesque de la vie qui fait que chaque geste, chaque mouvement vous met en danger face à un juge d'instruction ou une affaire pénale. Mais il y a, au-delà de ces causes qu'on connaît bien. Il y a quelques éléments sur lesquels on peut bouger assez vite. Le premier, je vous le dis, alors les gaullistes présents ont hurlé, mais la cinquième République, ce n'est plus possible.

 

Le quinquennat, avec les élections législatives, j'ai été un des seuls à voter contre le quinquennat quand j'étais parlementaire et je suis fier de l'avoir fait. Je peux vous le dire, j'étais pour le septennat et quelle connerie ce quinquennat ! Parce que honnêtement, quand vous avez une élection présidentielle à cinq ans avec une élection législative dans la foulée, il faut au bout du compte une immense culture politique française de chaque citoyen pour dire on a élu Emmanuel MACRON qu'on voulait pas vraiment, mais comme on voulait pas l'autre, on l'a élu.

 

Mais on va faire en sorte qu'on ne va pas lui donner la majorité pour qu'au moins on le mette sous contrôle. Vous vous rendez compte, dans 577 circonscriptions, les Français ont eu assez de finesse politique pour faire un dosage qui les a amenés à grosso modo pouvoir rejeter le vote d'il y a trois semaines ou un mois qui avait été un vote par défaut.

 

Mais derrière ça, quand j'entends le chef de l'Etat dire le 30, je fais une grande initiative politique. Vous parlez d’une grande initiative politique, réunir les présidents de parsti ! On voit bien qu'au bout du compte, la question quand certains disent “mais il faut une grande union nationale parce que la situation du pays est grave”. Il y a à la fois des tas de raisons d'espérer parce qu'on a encore toutes les raisons pour être une des grandes nations du XXIᵉ siècle et en même temps, on a un état de faiblesse que vous connaissez et que je ne vais pas vous citer pour ne pas vous désespérer. Mais quand on dit il y a la possibilité de créer cette majorité. Et bien non Mesdames et Messieurs, ce n’est pas possible. Pas avec le quinquennat, pas avec ce mode de scrutin aux élections législatives parce qu'il n'y a pas de coalition possible.

 

Comment moi qui ai été député pendant 20 ans, comment pouvez-vous dire à un député qui a été élu dans l'opposition “demain, vous allez êtes dans la majorité” ? Qu'est ce qu'on dit à vos compatriotes ?

 

Dans une élection, vous dites “on comprendra ne vous inquiétez pas, moi je vais être là pour contrôler”, et huit jours ou quinze jours après être dans une majorité gouvernementale, c'est impossible. Ce serait un reniement. Et donc pardon, je ne sais pas si la France et les Français sont faits pour ce que sont capables de faire une grande partie des pays européens tant chez nous la confrontation politique est forte.

 

Clairement, vous ne pouvez pas bâtir un gouvernement d'union nationale ou de rassemblement le plus large des forces de raisons, appelons les comme ça, avec un mode de scrutin qui cumule l'homme providentiel dont on sait qu'il n'a rien de providentiel. Il ne faut pas rêver. J'ai revu dernièrement un immense documentaire sur le général de Gaulle.

 

Déjà l'époque n'est plus la même, mais on en fait pas un tous les 20 ans. C'était tellement immense de puissance. Et donc un homme providentiel n'existe pas. On le fait croire aux Français à chaque élection. Deux, cet homme providentiel considère qu'il s'occupe de tout ce qui l'amène à ne plus avoir de Premier ministre. Il ne prend que des collaborateurs.

 

J'ai eu l'occasion de le dire à quelqu'un que je connais bien, avec qui j'ai fait une partie de mon chemin, qui imaginait pouvoir être Premier ministre. J'ai dit ‘mais tu seras jamais Premier ministre parce qu’Emmanuel MACRON, il ne pense qu'à avoir un Premier ministre qui est un collaborateur et qu'il ne discute pas” ! En vérité qui exécute ? Quand vous avez un Président qui passe une demi journée avec les chasseurs pour fixer le prix du permis de chasser, vous dites “mais il n'y a pas autre chose à faire que de passer une demi journée à parler du permis de chasser, dont on a tant mieux réduit le prix, comme si c'est la préoccupation première du chasseur quand il prend son permis.

 

Donc, le premier sujet, Mesdames et Messieurs, c'est l'évolution de la cinquième République conduit à l'impuissance.

 

La deuxième question majeure et centrale, c'est la question de la régionalisation et de la décentralisation qui a été évoquée tout à l'heure. Pourquoi la France ne fait pas ce que font les autres pays européens, c'est-à -dire nous confier les tâches de proximité pleinement, entièrement et totalement et en gardant la part régalienne ? Je ne vais pas vous la refaire indéfiniment.

 

Mais quand ACCP est sur le point de mourir, s'il avait fallu passer par l'Etat, on n'y serait jamais arrivés ! J'ai appelé le PDG de l”ACCP qui s'appelle Frédéric SANCHEZ, je lui ai dit “voilà, on me dit que vous êtes intéressé, on va bâtir ensemble la reprise de cet outil industriel et de ce fleuron industriel nécessaire pour notamment l'industrie nucléaire”.

 

On l'a fait en quelques heures ! Quand GE s'est installée sur le port de Cherbourg, on avait une problématique, c'est que GE n’avait pas encore complètement les autorisations, mais que nous, on allait perdre nos autorisations de permis de construire. On a décidé en 1h de commencer la construction pour éviter que les permis de construire deviennent obsolètes. Imaginez quand c'est l'Etat !

 

Quand il a fallu faire le statut du Mont-Saint-Michel que nous réclamions avec Bernard CAZENEUVE, Philippe BAS etc, il a fallu deux ans d'arbitrage entre le ministère de la Culture et Matignon sur le périmètre de cette question là. Et donc il faut simplement qu'on puisse donner la réactivité, la capacité d'action que donnent les collectivités locales. Pardon, mais personne n'aurait pu bâtir le programme que nous avons bâti sur l'enseignement supérieur si ça n'avait pas été porté par une collectivité politique. Personne n'aurait décidé sur un seul accord en quelques minutes, que Maison Alfort et la totalité du campus équin viennent à Dozulé. Il aurait fallu des mois et des mois d'arbitrage. Et donc simplement, donnez-nous les compétences là où l’on est capable de faire ! On n'en demande pas plus, mais faisons en sorte que tout ce qui peut être réglé en proximité le soit !

 

Et j'en profite pour dire que, quand on agit en proximité, on respecte les gens parce que, en clair, on crée de la démocratie de proximité, on crée de la démocratie participative. Quand nous avons bâti notre modèle à l'export, on s'est enfermés une journée entière avec les entreprises normandes qui exportaient et on leur a demandé “Qu'est ce que vous voulez pour l'exportation ?” On a discuté. A la fin de la journée, on a bâti notre politique de soutien à l'exportation. Aujourd'hui, à chaque fois qu'un ministre du Commerce extérieur vient pour faire une annonce sur les questions d'exportation, il fait ça en Normandie parce qu'on est considéré comme exemplaire. Donc en clair, en plus de ça, c'est un moyen d'associer nos compatriotes à la vie politique et de régler cette question de reconnaissance dont on parlait tout à l'heure.

 

Le troisième sujet. Alors tout le monde n'est pas d'accord là-dessus, mais pardon. Nous vivons sous la terreur de Khmers verts. Ces gens-là ne représentent quasiment rien dans l'opinion publique, quasiment rien. Et par faiblesse, on cède. On cède sur tout. De Notre-Dame-des-Landes à Hommage aux Héros. Vous savez, ce projet, 100 millions d'euros d'investissement, avec pas un centime d'argent public, autour du tourisme de mémoire qui devait s'installer à Carentan. Un projet formidable. Le tourisme de mémoire, c'est 5 millions et demi de visiteurs par an, c’est énorme pour l'économie touristique de la région. Ce sont des touristes qui consomment plus que le touriste normal. Et on a découvert, à travers l'étude que l’on va présenter dans quelques semaines que ce sont des gens qui restent plus de cinq jours sur place en Normandie, donc presque une semaine entière. Et ce sont des gros consommateurs. Ce sont des Belges, des Hollandais, des Anglais. Oui, parce qu’ils ont un pouvoir d'achat de 15 % supérieur au nôtre. Donc les restaurateurs le savent bien, ils préfèrent voir arriver un client belge qu'un client français dans un restaurant en Normandie. Et donc sur cette question de Hommage aux Héros, ce qui a été le plus frappant, Mesdames et Messieurs, ce n'est pas le fait qu'ils s'installent sur 19 hectares d'un champ de maïs au bord d'une autoroute qui avait dû avoir du glyphosate depuis 25 ans et donc un terrain avec peu de biodiversité. Ce projet avait été validé par la Chambre d'agriculture et les agriculteurs avaient dit “on est pour”. Le plus frappant ce sont les mots du préfet de la Manche à qui je dis “Mais monsieur le préfet, il serait peut être bon que vous mettiez l'administration de la République sous contrôle” parce que les rapports arrivaient chez les Verts avant même qu'ils soient rendus publics. Et le préfet de la Manche me dit “mais, je ne peux pas”. Je lui demande donc de recevoir les élus, le président de l'Agglo, le maire de Carentan, le député, le président du Département. Le préfet me dit “ah non mais moi il faut que je reste à équidistance entre vous et les quelques excités qui étaient opposés au projet. Alors il ne le disait pas comme ça, il parlait d’”associations opposées”.

 

Quand vous avez aujourd'hui ces mêmes acteurs de la décroissance qui parlent au nom de l'Etat. Quand, dans une ville bien connue du maire de Caen, l’un de ses agents explique “Monsieur le maire, je ne vais pas vous demander ce que la loi vous impose, je vais vous demander plus que la loi”. Vous vous dites “mais dans quel Etat de droit on est ?”. Et on a aujourd'hui une partie de cette intolérance totale qui est au sein de l'administration d'État, qui crée les conditions de cette sur-réglementation, d'avis, de consultations.

 

Je prends un exemple. Un jour, le Président de la République annonce vouloir créer les zones d'activité immédiates à l'emploi. Elles sont tamponnées par la République française, notamment pour des investisseurs étrangers en leur disant “quand vous arrivez là, tout est prêt. Vous n'avez plus qu'à vous installer et déposer votre permis de construire”. Et bien vous vous trompez. Ce même projet industriel,  en dépit du label donné par l'État, et bien, s'il faut à nouveau une étude 4 saisons sur la biodiversité, on va vous le faire. Et donc on est aujourd'hui dans un modèle avec une espèce d'idéologie qui est assez comparable, pour les plus anciens, à ce que nous avons connu du temps du maoïsme. Je vous invite à relire le bouquin de Giesbert, La Belle Époque où il raconte qu’un grand journal du soir expliquait à quel point la République populaire de Chine était en train de donner un immense bonheur aux Chinois, où les Khmers du Kampuchéa étaient en train de porter le progrès dans leur pays. On sait ce qu'il en a été et il y avait cette espèce de posture idéologique complète et totale où on n'avait pas le droit de toucher à cette chapelle.

 

Aujourd'hui, on est dans la même configuration. Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, on a le droit de raconter n'importe quoi. On a le droit de combattre tous les projets. Quel est le meilleur modèle ? Le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique, c'est en effet d'aller vers des productions décarbonées. Mais c'est aussi d'abord et avant tout de régler une question qui est la question démographique. Et pour qu'il y ait moins de démographie, notamment dans les pays d'Afrique, il faut de la croissance, de la richesse et du développement, de l'accès à l'éducation. Et au lieu de se dire qu'on va avoir 1,2 milliard d'Africains en Afrique subsaharienne dans les 30 prochaines années, on ferait mieux de se dire que plus vite on ira vers la croissance pour tous ces pays et plus la transition démographique se fera rapidement. A partir de là, moins on sera nombreux, plus la question de l'émission de CO2 se posera de façon moins accrue qu'aujourd'hui.

 

Il faut que nous continuions, nous, à porter l'idée que nous avons besoin de croissance, que nous avons besoin d'investissements. Et la question sur l'énergie est incroyable. Au-delà du fait que tout cela a été le fruit d'accords électoraux, c'est François HOLLANDE qui a vendu une partie du programme électronucléaire à Dominique VOYNET et c'est Emmanuel MACRON qui a vendu à Nicolas HULOT une partie de notre programme électronucléaire français. Au-delà de ça, ça correspond tout de même progressivement, à cette espèce de pieuvre qui nous a amené à ne plus raisonner, à ne plus avoir le droit d’être favorable à une énergie nucléaire. En termes de production d’énergie, un réacteur nucléaire, c'est 3000 hectares de panneaux photovoltaïques, 3000 hectares. Pourquoi nous sommes-nous opposés, nous Région, dans le cadre du schéma régional d'aménagement du territoire à l’agrivoltaïsme ? Parce qu'on voit bien ce qui va se passer, c'est que ce sont des terres agricoles, celles qui ont un peu moins de valeur agricole que les plaines du pays de Caux ou du bassin de Caen, qui vont se retrouver couvertes de panneaux photovoltaïques quand on est entre 1 500€ et 2 000 € de l'hectare de rendement. Il suffit d'avoir au contraire suffisamment d'énergie liée à l'électronucléaire pour ne plus avoir à se poser de questions. Ce dont on a besoin, c'est de nourrir nos compatriotes, c'est d'avoir une industrie agroalimentaire.

 

Je disais ça à l’un des acteurs du secteur il y a trois jours. Il me dit “Mais vous êtes opposé à cela ?” Je dis “Oui, je suis opposé à cela parce que derrière, c'est le pays d'Auge, c'est nous, c'est toutes les terres bocagères qui seront affectées. Car que va-t'il se passer derrière ?” Un, en matière de tourisme, cela va avoir des conséquences désastreuses parce que personne n'a envie d'avoir des champs entiers de panneaux photovoltaïques face à soi.

Et deux, qu'est ce que vous allez faire d'une partie importante de l'industrie française et normande que représente l'industrie agroalimentaire ? Parce que ça veut dire qu'il y a plus de vaches derrière.

 

Mais le cancer vers lequel on se dirige sur ces questions est démentiel. Quand vous pensez que la Cour des Comptes a produit un rapport demandant de réduire la production de viande bovine, c'est fou quand on y réfléchit. C'est-à-dire que  la Cour des Comptes disait aux Français “vous mangez trop de viande”. Excusez-moi, mais je vais encore manger ce que j'ai envie de manger quoi, merci. Deuxièmement, il faut arrêter de produire de la viande bovine parce que la viande bovine est productrice de gaz à effet de serre. Mais c'est vrai qu'il vaut mieux acheter de la viande bovine en Argentine et la faire venir en avion. Parce que c'est vrai que la vache en Argentine, elle se comporte pas dans son métabolisme de la même façon que la vache normande, c'est une évidence. Et en plus de ça, ça veut dire qu'ils ont même oublié à quel point nos pâturages sont facteur de biodiversité. Nos haies, nos talus, la protection de la ressource en eau, la lutte contre les inondations. Et donc on a aujourd'hui, honnêtement, un facteur d'impuissance gigantesque qu’est cette intolérance absolue à un modèle de développement que nous pourrions porter avec à la fois l'attention nécessaire aux questions d'environnement, mais avec l'idée qu'on a besoin de croissance.

 

Sur l'énergie, sur le nucléaire, vous vous rendez compte de ce que nous allons vivre en Normandie ? Une centrale nucléaire supplémentaire, 20 milliards d'investissements, 8 à 10 000 emplois en permanence pendant quinze ans. Les grands carénages des autres centrales nucléaires. 5 milliards d'investissements. L'éolien offshore, s’il avait été un peu plus loin des côtes, cela aurait été mieux, mais chaque parc éolien c'est 2 milliards d’investissement. L'hydrogène, avec la première usine d'hydrogène vert Air Liquide avec derrière toute une série de projets industriels. Et demain ? Parce que nous nous sommes battus pour cela, l'hydrolien, c'est-à-dire l'utilisation des courants marins et la capacité de pouvoir porter de nouveaux projets, une nouvelle spécialisation industrielle. Derrière cela, c'est un secteur industriel qui voit ses carnets de commandes complets pendant des années. C'est un secteur industriel qui va pouvoir ensuite exporter parce que ceux qui vont bâtir les EPR de Normandie et qui auront fait preuve de leur capacité à le faire seront ceux qui accompagneront qui accompagneront les projets de demain d'EDF ailleurs en France, et qui accompagneront aussi les projets industriels parce que, comme vous l'avez probablement remarqué, il y a énormément de pays dans le monde qui ont décidé de relancer la filière électronucléaire. Si vous voulez bâtir une base industrielle très forte et très puissante, et bien, les programmes dont la Normandie va profiter dans les prochaines années sont des chances incroyables et exceptionnelles au-delà des autres secteurs industriels qu'on a évoqué tout à l'heure. Il a fallu se battre pour cela. Il a fallu se battre pour faire comprendre que nous étions une Région favorable au nucléaire parce que c'est le bon sens si on veut décarboner, si on veut plus d'électricité et moins de CO2, il n'y a pas d'autre solution que celle-ci. Et pourtant, il a fallu lutter dans le débat collectif là-dessus.

 

Je termine sur la question de l’infiltration de cette pensée. Le zéro artificialisation nette. Oui, il faut moins artificialiser. Mais si Futerro est venu en Normandie, c'est parce qu'il y avait un terrain greenfield, un terrain libre d'accès. Si Eastman s'installe en Normandie, c'est parce qu'il y a un terrain libre d'accès. Et il ne faut pas croire que les friches sont les seuls moyens de pouvoir accueillir ces entreprises.D'une part, ça coûte une fortune de dépolluer une friche. Et surtout, c'est aussi que si par malheur, sur la friche est arrivé un oiseau, un papillon ou une plante, il ne faut surtout pas y toucher. Nous avons eu le cas en Vallée de la Seine avec un projet industriel que nous n'avons jamais pu implanter à cause de l'arrivée d'un oiseau lié au fait que cette friche industrielle était restée en l'état pendant des années.

 

Mais qui peut penser un seul instant que dans un pays, on puisse aboutir à 0 % de l'artificialisation en 2050 ? Comment on a pu voter une bêtise pareille ? Parce que cela veut dire que, Mesdames et Messieurs, pour la classe moyenne française, devenir propriétaire de sa maison, cela deviendra impossible. Parce que le prix du terrain à bâtir va tellement s'envoler que le coût de la construction deviendra démentiel. Et on ne peut pas dire aux Français que, parce que ce n'est pas bien d’artificialiser, qu'il faudrait interdire toute construction individuelle. Ce n’est même pas convenable !

 

Ce sujet-là nous l’avons sur toute la gamme de la vie. Quand vous prenez l'aéronautique par exemple, j'ai eu le malheur de dire que l'aéroport de Deauville Saint-Gatien, que nous sommes en train de reconstruire, allait devenir le premier aérogare avec un bilan carbone positif , puisque nous allons y installer 30 hectares de panneaux photovoltaïques.

Je me suis fait insulter par tous ceux qui expliquent que l'aéronautique, c'est nul. Mais tout le monde oublie une chose: c'est qu'on interdit de penser progrès. On a interdit de penser science, on a interdit de penser recherche. Or, si vous discutez avec tous les acteurs de l'aéronautique, ils vous diront tous qu'il n’y aura plus un seul avion au kérosène en 2050, que les premiers avions à hydrogène voleront dans dix ans.

 

On arrive même à des excès incroyables ! Je parlais de Jean-Marc JANCOVICI tout à l'heure. Imaginez un monde ouvert, un monde d'échanges, un monde qui ne soit pas un monde de confrontation, un monde dans lequel les peuples ne peuvent plus échanger et se voir. Quand on dit qu’il faudrait que chaque personne, dans toute sa vie, ne puisse voler que deux fois…Vous imaginez la jeunesse que vous fabriquez ?

 

Et vous avez même pire maintenant. Il y a quelques semaines, vous avez eu toute une série d'acteurs, dont le même JANCOVICI d'ailleurs, qui expliquait que, pour éviter la croissance démographique il faudrait faire en sorte qu'un certain nombre d'actes médicaux ne soient plus possibles pour les plus de 65 ans. En clair, grosso modo, vous êtes bon à mettre à la casse. Et pire encore, on devrait interdire à tous les plus de 65 ans de voyager. On a ici quand même une pensée qui devient corrodée quand on en arrive là.

 

Et puis, en guise de conclusion avec François Xavier BELLAMY, on a une interrogation qui est une interrogation permanente c'est: Comment faire Nation ? Posez-vous cette question: Comment faire Nation ?

 

Comment être dans l'idée qu'on a un destin collectif commun.

Alors est-ce qu'aujourd'hui, on est dans un monde plus égoïste qu'hier ? Je ne crois pas. Je pense que de tout temps, on a toujours privilégié son intérêt personnel sur l'intérêt collectif sauf au moment des grandes crises ou des grandes guerres.

 

Est ce que c'est le fait qu'on serait dans un monde plus inégalitaire ? Je ne pense pas que ce soit la question. Il y a toujours eu des très riches et il y a toujours eu des très pauvres. Et en vérité, on est dans un pays où, compte tenu du niveau de la dépense sociale, on est moins inégalitaire que tous les pays européens.

 

Quel est le moyen de rebâtir cette idée qu'on a un destin commun ? Parce que ce que nous vivons, crise après crise, c'est bien cette question là. Alors on a à chaque fois la même réponse: l'École, on est d'accord. Sauf qu'au bout du compte, on a massifié l'école sans jamais la moderniser et on est resté dans un système qui est un système totalement vertical et centralisé où on ne donne aucune autonomie dans chaque académie ou dans chaque établissement pour bâtir un modèle.

 

 

Mais est ce qu'on peut avoir le même programme mot pour mot à Henri IV et dans un lycée en difficulté ? Est ce qu'on ne peut pas donner un peu de marge à tout cela pour faire en sorte qu'on puisse bâtir des modèles qui conviennent ?

 

Le Président de la République a fait comme priorité à la rentrée qu'il n'y ait plus de classes sans professeurs. Mais ce système est géré à partir de Paris, à partir de normes parisiennes. Est-ce qu'on ne pourrait pas considérer qu'on va bâtir un modèle dans lequel on laisserait l'initiative ?

 

Donc on dit l'école avec les mêmes propositions depuis 40 ans qu'on ne fait jamais et pourquoi on ne réussit jamais à les mettre en place ? Parce qu'on n'ose pas dire les choses. Moi, je peux le dire, le plus grand acteur de la recentralisation permanente, ce sont les syndicats, parce que c'est le moyen pour eux d'avoir le pouvoir.

 

Dès lors que vous êtes dans un système décentralisé, autonome, et bien, on n'a plus le pouvoir de la même façon. Il y a un moyen de dialogue. Moi, quand je dialogue avec mes syndicats, j'arrive à transformer la collectivité régionale. Quand on est repassé aux 35 h, je n’ai pas eu une journée de grève parce que j'ai eu ce dialogue.

 

On va vous dire aussi au-delà de l'école, qu’il y a la question de la laïcité. On est d'accord. Mais quand on l'a dit, qu'est ce qu'on fait ? Quelles mesures on prend ?

 

Troisième sujet qu'on évoque en permanence, c'est la lutte contre l'immigration clandestine. En disant: il faut pouvoir intégrer. Nous sommes d'accord. J'en profite pour vous dire qu'on va tout de même avoir une question majeure, c'est qu'avec la baisse de la population active, il va nous falloir des mains, sur des tas de métiers que les français ne veulent plus faire.

Et donc, sur la question de l'immigration, aucune solution nouvelle sur le sujet. Il suffit de voir l'actualité ces derniers temps et au bout du compte, la question qu'on finit par se poser, c'est est ce que notre modèle tient encore ?

 

Et si on y tient tant que ça ? Qu'est ce qu'on fait pour que ce modèle tienne ?

Je suis sûr d'une chose, c'est que ce modèle tiendra si on rétablit l'autorité, le droit, la justice, qu’on crée les places de prison nécessaires pour extraire de chaque quartier celles et ceux qui empêchent les quartiers de vivre correctement.

 

Mais, ce chantier là, c'est un chantier obsédant. Parce qu’on est en train d'aller vers un modèle communautarisé, “tribalisé”, un système de communautés où de temps à autre, on se retrouve autour d'un match de football ou d'un match de rugby, mais où on n'a plus cette volonté collective.

 

Parce que quand un Français sur deux ne va plus voter, c'est qu'il y a aussi un peu de cela. Il n'y a pas simplement le fait de rejeter la politique, de dire non, ça me concerne plus. C’est une vraie question obsédante. Plutôt que de s’interroger sur qui sera le candidat à l'élection présidentielle de 2027, moi ce que je souhaite, c'est qu'on aborde ces sujets-là.

 

Comment on règle la question de l'impuissance? Comment on règle la question de faire Nation? Comment faire en sorte qu'à 57 % de dépense publique, les Français aient le sentiment d'en avoir pour leur argent ?

 

Voilà, Mesdames et Messieurs, les questions que je voulais poser devant vous. Il y a des défis gigantesques, des chances gigantesques pour notre pays.

 

Je vous remercie.

 

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