25.02.2022

Guerre en Ukraine : Hervé Morin parle de la "folie" de Vladimir Poutine

Depuis ce jeudi matin, la guerre est aux portes de l'union européenne avec l'invasion Russe en Ukraine. Entretien avec Hervé Morin, l'actuel président de la région Normandie qui a aussi été ministre de la Défense du gouvernement Fillon sous Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010.

Quelques jours après avoir reconnu la souveraineté des territoires séparatistes pro-russes du Donbass dans l'Est du pays, Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine. Des bombardements ont été signalés dans plusieurs villes du pays, dont Kiev, la capitale, ainsi que Kharkiv, la deuxième ville du pays, Odessa ou encore Marioupol. Dans une allocution, Emmanuel Macron indique que "cet acte de guerre" aura "des conséquences profondes, durables sur nos vies".

France Bleu (FB) : Hervé Morin, vous avez été ministre de la Défense du gouvernement Fillon sous Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010. Quel regard portez-vous sur l'invasion russe en Ukraine ?

Hervé MORIN (HM) : "Je suis accablé...le combat de minorités pro-russes conduit à faire la guerre et risque une crise internationale massive. Je me dis quelle est le niveau de folie dans laquelle on peut-être pour décider d'envoyer des avions de combat, des chars alors qu'il pourrait y avoir une résolution politique en donnant suffisamment d'autonomie à ces territoires qui veulent que soit reconnu leurs spécificités. Je suis atterré, je me dis quelle folie humaine...C'est tout le problème des dictatures, car la Russie est plus proche d'une dictature que d'une démocratie, c'est qu'il n'y a pas de contrôle démocratique du peuple et des chefs d'état peuvent être amenés à prendre des décisions qui relèvent de la folie absurde. Vivre dans une démocratie c'est un bien très précieux." 

FB : En tant que ministre de la Défense vous avez vécu l'invasion en 2008 de la Géorgie par les russes, on a l'impression qu'on ne peut pas parler avec Vladimir Poutine…  

HM : "A l'époque les choses avaient été stabilisés au bout de 5 jours, ça avait été rapide, ça fait 14 ans...En 14 ans l'homme s'est probablement encore un peu plus assis sur ses certitudes. On en peut pas comprendre qu'on décide de faire la guerre pour deux territoires dans lesquels les russes sont minoritaires si on prend la totalité du Donbass mois je n'ai pas d'autres explications que celle d'une espèce d'incohérence complète et de risquer d'embraser le monde pour une telle histoire."

FB : Faut-il continuer à jouer la carte diplomatique ?

HM : "On a pas trop le choix, il y a les sanctions économiques mais en vérité les russes ont appris à vivre avec, je ne suis pas convaincu que ça ait beaucoup d'effet, il y a aussi soutenir les ukrainiens, leur fournir des armements défensifs l'autre solution c'est quoi c'est la guerre ? On a  affaire en plus à des régimes qui ont l'arme nucléaire . on en peut pas s'engager dans des scénarios qui nous amèneraient au pire, on peut se dire que c'est pas très courageux mais il faut être responsable pour deux."    

FB : Vous avez peur aujourd'hui  de ce qui pourrait arriver ?

HM : "Le problème c'est qu'on est dans un dialogue qui sort de toute logique cohérente. C'est compliqué quand on est face à quelqu'un qui ne répond plus aux même critères que les nôtres c'est à dire le fait qu'il n'y ait rien de plus précieux que la paix." 

Photo :  © Maxppp - Emile KEMMEL

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