25.07.2016

"Vacances : n’oublions pas de lire !" par Jean Dionis

Ca y est ! Ouf ! On y est !

Epuisés par la vie moderne, son rythme et son émiettement débiles, perdus  et – avouons-le – un peu tristes par cette actualité folle, mais arrivés à bon port : celui des vacances réparatrices.

Ah, les vacances ! C’est un thème qui n’a pas arrêté de m’inspirer. Faites-moi plaisir. Relisez mes chroniques sur l’éloge de l’absence ou du vide ou sur l’éloge du farniente ou encore sur le droit au bonheur simple ou enfin sur la route des amis, et  vous y retrouverez la place très spéciale qu’occupent les vacances dans mon petit univers mental.

Cette année, je veux plaider la cause de la lecture en vacances, et cela tout spécialement auprès de mes collègues, j’allais dire de mes frères, élus.

Pourquoi  donc « la lecture en vacances » ? Serait-elle une grande cause menacée alors que nous avons mécaniquement tendance à revenir à la lecture pendant ce temps béni des vacances ?

A la source de cette chronique, il y a Michel Rocard et cette phrase si vraie tirée de son testament politique : «  Les politiques sont une catégorie de la population harcelée par la pression du temps. Ni soirée ni week-end tranquille, pas un moment pour lire, or la lecture est la clé de la réflexion. Ils n’inventent donc plus rien. » 

Rocard a doublement raison. Oui, la lecture est la clé de la réflexion et oui, encore, les politiques ne lisent  plus « harcelés par la pression du temps ».Mais ils sont loin d’être les seuls. Tous les adorateurs de leurs montres, de leurs agendas sont dans le même état de disette intellectuelle.

Il nous faut donc entrer en résistance par rapport à cet état de fait et je suis heureux d’appartenir à ceux qui résistent, mal, mais qui résistent en lisant.

Tous les chemins de résistance sont respectables : cela peut être le temps de voyage, ou bien la nuit pour ceux qui ont un sommeil compliqué. J’ai même vu d’excellents députés résister en lisant des livres difficiles dans l’Hémicycle de l’Assemblée Nationale.

Mais, il faut en être conscient, les vacances représentent une opportunité majeure pour rentrer en résistance et se remettre à lire. Pourquoi ? Parce qu’en vacances, nous retrouvons « du temps » et que nous pouvons ainsi nous embarquer dans ce voyage qu’est toujours un livre sans le massacrer par de trop nombreuses étapes.

Mais me direz-vous enfin, par quoi recommencer, moi qui ai déserté la lecture depuis longtemps ?

Ma première réponse impérative : faites-vous plaisir !

Mais ma deuxième n’ignorera pas qu’on ne lit jamais que par ordonnance, par prescription, par recommandation.

Voici donc mon ordonnance faite des trois derniers livres que j’ai aimés et qui m’ont marqués :

  1. Le capital au XXIème siècle de Thomas Piketty pour ceux qui veulent aller à la racine des inégalités croissantes de notre époque.
  2. La fin de l’Homme rouge de Svetlana Alexievitch, magnifique livre sur l’implosion de la Russie soviétique
  3. Le Consul de Salim Bachi, roman très émouvant qui retrace l’histoire d’Aristides de Sousa Mendès, consul du Portugal à Bordeaux qui sauva des milliers de réfugiés d’une mort certaine en Juin 1940 à Bordeaux en suspens.

Soyez gentils. En retour, faites-moi passer vos coups de cœur et votre ordonnance. Je suis en train de faire ma liste de lecture pour mes vacances.

Bonnes lectures et très bonnes vacances à vous tous.

 

 

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