08.06.2015

"Le Centre à la croisée des chemins" par Jean Dionis

Les CENTRISTES réunit son Conseil  National le Dimanche 14 Juin à Boulogne-Billancourt. L’ordre du jour est simple et important : définir la ligne politique de notre parti jusqu’en 2017.

Ce Conseil national est ouvert à nos conseillers nationaux – pardon pour l’évidence – mais aussi à tous nos adhérents qui souhaitent saisir cette opportunité pour débattre sur le fond d’une question simple : où va le Centre ? Et si j’osais encore plus simple : à quoi sert le Centre ?

 

Dans  ces temps nouveaux de tripartisme à la Française, il n’est pas évident de répondre à cette question. J’ai développé dans ma dernière chronique les raisons de l’enracinement durable du Front National à des niveaux d’étiage électoral très élevé (25 % au 1er tour des départementales 2015), entrainant de facto la fin de l’organisation de la vie politique française autour du clivage classique droite/gauche.

 

Ce constat fonde la motion proposée par Hervé Morin, notre Président, au Conseil national en faveur d’une stratégie claire :

liste unique UMP-UDI-MODEM pour les élections régionales dans les 13 nouvelles « grandes » régions

participation de l’UDI à la Primaire de la droite et du centre pour ne pas diviser nos forces électorales à l’élection Présidentielle de 2017.

Je soutiens sans réserve cette stratégie d’alliance. Mais, on ne fonde pas un engagement politique sur l’adhésion à une stratégie d’alliance, aussi importante soit-elle.

Un engagement politique se fonde sur des convictions ce qu’il y a à faire pour améliorer la vie de la communauté nationale à laquelle nous appartenons.

En clair, à la question initiale de cette chronique : « A quoi sert le Centre ? »,  je répondrais volontiers avec des accents Shakespeariens : « Etre ou ne pas être, c’est la question »  et si nous voulons exister en tant que tels dans la vie politique française, l’urgence pour nous est d’abord d’être un courant de pensée politique fort, original.

 

François Bayrou – avec qui j’ai eu aussi des désaccords – avait raison de dire à Toulouse en 2002 lorsqu’il refusa l’adhésion à l’UMP : « Si nous pensons tous la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien !  »

Le Centre, et en son sein, en fer de lance Les CENTRISTES, doit d’abord se reconstruire en tant que courant de pensée autonome sur les questions politiques centrales de la période qui vient.

 

Toujours dans ma dernière chronique, je faisais le pari que la vie politique dans notre pays et en Europe s’organiserait dans les années qui viennent  autour de 2 questions centrales :

La question de la souveraineté : qui commande, et cela compétence par compétence? L’Union Européenne ? Les Nations ? Ou les Régions ? Derrière cette question, arrivent tous les enjeux de la poursuite de la construction Européenne, de nos appartenances, de nos cultures. Vertigineux !

La question sociale et fiscale : depuis 1980, partout en Europe, les inégalités sont reparties à la hausse et les politiques fiscales peinent à sortir de l’archaïsme et de la confusion. Ceci est d’autant plus insupportable dans un contexte de croissance quasi nulle et d’austérité budgétaire. Potentiellement explosif !

Le Centre doit se reconstruire sur des propositions fortes sur ces deux questions :

Oui, nous devons être en première ligne du combat contre la régression nationaliste et xénophobe qu’elle soit d’extrême droite ou d’extrême gauche. Oui, nous devons être des militants de la poursuite de la Construction Européenne en n’ayant d’ailleurs pas peur de changer tout ce qui ne va pas actuellement dans le fonctionnement de l’Union européenne. Mais nous défendrons bec et ongles le cap : celui d’une Europe confédérale, fière de ce qui fait son unité, comme de sa formidable diversité.

Oui, nous devons être des militants de la réduction des inégalités. Pas de véritable démocratie sans égalité politique, juridique,  mais aussi économique, mais aussi égalité des chances notamment en matière éducative. Jamais les Centristes ne pourront être les militants d’un programme fait pour les riches. Et nous ne pouvons pas laisser non plus  le combat pour l’égalité à la Gauche. La gauche, en s’éloignant toujours plus de la notion de mérite, trahit toujours un peu plus l’article 1 de la déclaration des droits de l’Homme : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune» (en clair, le mérite).

Et cela en respectant notre ADN d’indécrottables « Girondins » : le terrain d’abord, tout ce que la société civile peut faire, que surtout l’Etat et la puissance publique ne s’en mêle pas.

Sur ces lignes de front, alors cela vaut la peine d’Etre Centriste !

Pour terminer et pour stimuler votre volonté de refonder le Centre d’abord comme courant de pensée, je ne résiste pas au bonheur d’invoquer Péguy :  

« Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C'est d'avoir une âme toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée. »

Venez penser avec nous. Commencez par le Conseil national, Dimanche prochain !

Vous y êtes tous les bienvenus !

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