02.09.2019

Discours d'Hervé Morin - Fête de la Pomme 2019 - Version écrite

 

Fête de la Pomme, 1er septembre 2019, Épreuville-en-Lieuvin

 

Discours de M. Hervé MORIN

Président de la région Normandie, Président des Centristes

Seul le prononcé fait foi.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Merci d'être venus aussi nombreux. Merci à François Baroin et à Dominique Bussereau d'avoir effectué le déplacement en Normandie. J'ai arraché François aux bras de sa femme et de sa famille dans des négociations absolument insupportables contre une journée de chasse supplémentaire en Normandie à laquelle j'ai bien entendu invité Gérard Larcher. L'occupation majeure de François dans quelques semaines ça va être un peu de taquiner la perdrix et le lièvre !

Plus sérieusement, je voudrais aussi dire à François à quel point j'aime notre amitié et qu’elle est, je l'espère, le début d'une belle histoire pour les prochaines années parce qu'il va bien falloir qu'il y en ait un qui s'y colle à cette élection présidentielle !

Je voudrais dire à Dominique que notre complicité m’est chère - en plus il n'y a pas de problème d'ego entre nous, ce qui est quand même assez rare en politique il faut le reconnaître -  et le remercier une fois de plus d’avoir su trouver ensemble les voies et moyens pour que départements et régions ne soient pas concurrents, que le gouvernement ne profite pas d'éventuelles divisions entre les deux strates des collectivités. Nous avons su toujours bâtir un discours d'unité pour défendre les libertés locales. Nous avons été au gouvernement ensemble et c'est aujourd’hui encore ensemble que nous essayons de défendre cette idée qu'une partie du redressement du pays passera par les énergies locales.

Je voudrais dire par ailleurs à Gérard Larcher qu’il fait un boulot absolument exceptionnel - vous ne vous en rendez pas compte vous - et c’est tous les jours. Gérard a bien entendu le rôle qui est le sien au Sénat et les sénateurs ou les anciens sénateurs le savent. Mais au-delà de ça, Gérard réalise une œuvre majeure qui est celle d'essayer que la famille de la droite et du centre droit trouve les voies et moyens de sa reconstruction. Gérard fait un boulot gigantesque n'hésitant pas à traverser la France de part et d'autres pour le faire et pour aboutir, je l'espère, au début de cette reconstruction. Cher Gérard, vraiment merci mille fois pour ce que tu fais, c'est formidable.

Je voudrais dire à Jean Rottner, mon camarade du Grand Est, que je suis ravi qu'il soit là aujourd'hui. J'étais très heureux de lui vendre il y a quelques semaines nos trains d’occasion. Jean, j'en ai encore en plus mauvais état, si tu veux ! En fait, on a passé un super accord avec Jean. Comme vous le savez, nous allons avoir des trains neufs à partir de l'année prochaine avec un grand programme -je l'espère- d'amélioration du réseau ferroviaire normand, et il nous restait des trains qui étaient des trains à mi-vie de grosse capacité. Or, nous avions besoin d'harmoniser notre parc ferroviaire pour gagner en efficacité et en coût. Il nous a fait un chèque d'une centaine de millions d'euros, ce qui me va très bien ! Et comme disait tout à l’heure François Baroin, il faut piquer l'argent de l'Alsace et donc là j'ai appliqué la maxime Baroin entre le Grand Est et la Normandie !

Et puis je voudrais dire à nos hôtes l'amitié qui est la nôtre et les remercier de fond du cœur de nous recevoir dans leur manoir. Vous savez à quel point nous avions une affection pour Nicole Degrains qui nous a accueillis pendant des années et qui doit être heureuse de nous voir depuis là-haut, ici aujourd'hui. Madame, Monsieur, merci mille fois de nous accueillir aujourd'hui dans ce bel endroit où nous avons de si beaux souvenirs, merci mille fois. Le seul problème, c'est que c'est tous les ans…

Je ne vais pas citer tous les maires qui sont là, mais je voudrais -au-delà de saluer Christophe (de Ballore) et Jean Léonce (Dupont) avec qui nous travaillons tous les jours-, saluer Joël Bruneau.  Jean-Baptiste Gastinne ne pouvait pas être là parce qu'il y a des manifestations très importantes au Havre. Je voulais donc saluer Joël parce qu’honnêtement il fait un boulot exceptionnel à Caen. Ce n'est pas une ville facile. Non ce n'est pas une ville facile parce qu'elle n'a pas une composition socio-politique qui ne rend pas forcément les choses très simples. Mais je crois que Joël a su faire un boulot exceptionnel à Caen et je veux lui dire que dans quelques mois nous serons heureux de faire campagne avec lui pour lui permettre d'être réélu parce que la Ville de Caen mérite d'avoir un maire ayant un tel sens de la responsabilité. Donc merci Joël pour ta présence aujourd’hui !

Enfin, je voudrais remercier nos trois invités de marque Denis Tillinac, Alexandre Jardin et Frédéric Dabi d'être venus et vous dire qu’en effet on a des choses à faire ensemble. On a besoin de puiser dans votre intelligence, dans votre capacité de réflexion, dans votre énergie. Je reprends l'idée d'Alexandre de rassembler sous une même bannière tous les défenseurs des territoires en dehors des clivages politiques lors des prochaines échéances -on en parlait avec François, Dominique et Gérard tout à l'heure-. Nous aurons cette réunion de conclusion de nos assises au mois d'octobre et je pense qu'il y a en effet quelque chose à bâtir là-dessus. J'y reviendrai tout à l'heure.

Mesdames et messieurs, c'est notre rentrée politique et je voudrais aborder deux ou trois sujets. Notre rentrée politique, elle impose bien entendu à la majorité régionale de dire un certain nombre de choses que je voudrais évoquer devant vous ce matin. Cette rentrée politique, elle arrive dans un contexte où globalement la presse explique nos divisions, notre désunion. Elle insinue que c’est la mort de la droite et du centre etc. etc. Je n'y crois absolument pas ! J'en profite pour dire à celles et ceux qui vous expliquent que nous sommes extrêmement divisés qu’il n’existe pas un seul parti politique où tout le monde pense la même chose. Et d'ailleurs comme le disait un de mes anciens mentors qu'est François Bayrou « si nous pensions tous la même chose ça voudrait dire qu'on ne penserait plus rien ».

J'ai connu depuis 25 ans ou 30 ans des familles politiques dans lesquelles il y avait des personnalités qui avaient des expressions assez différentes. Il y avait une majorité qui s'appelait l'UDF et le RPR où il y avait des sensibilités assez différentes entre M. Malhuret et M. Griotteray pour prendre un exemple très concret. Mais cela n'empêchait pas de concevoir une majorité politique pour bâtir une majorité gouvernementale. Je rappelle à ceux qui ont des doutes sur le fait que c'est toujours le cas dans le paysage politique qu’à En marche, entre ceux qui sont issus du Parti socialiste et un camarade du département de l'Eure que j'ai bien connu et qui a fait une campagne des primaires en étant plus à droite qu'à droite – il se reconnaîtra -, il y a des sensibilités très diverses.

La question pour nous mesdames et messieurs, est simple : Peut-on continuer sur le terrain avec le même discours et avec les mêmes réflexes ? Je ne le crois pas. Je le dis à Gérard Larcher et à François Baroin, je ne crois pas qu'on puisse continuer à répéter tout le temps les mêmes choses et à oublier les évolutions de la société française. Il y a aussi une question de posture, de positionnement et d'attitude politique. Je le dis aux parlementaires qui sont présents, notamment aux sénatrices qui sont là : peut-on constamment expliquer que ce qui est fait par le gouvernement est nul ?
Est ce qu'on ne pourrait pas simplement dire de temps à autre dire « c’est bien » quand c'est bien, et « c’est mal » quand c'est mal ? Notamment quand le gouvernement a fait ce que nous aurions pu faire ou ce que nous disions que nous allions faire si nous avions gagné les élections. Pourquoi ne pas le reconnaître ? Pourquoi ne pas dire que la réforme du droit du travail, avec notamment la fixation des indemnités de licenciement, était quelque chose que nous avons porté et que nous n'avions pas pu faire à l'époque parce que l'état de la société n'était pas celui-ci ? Autre exemple, la réforme de la SNCF que nous avons construite avec le gouvernement à travers des dizaines de réunions avec des ministres. Pourquoi ne pas dire que cette réforme-là, nous aurions pu, nous aurions aimé la faire, et que nous l'aurions faite si nous avions été au pouvoir ? C’est vrai qu’à chaque fois, chaque réforme menée aurait pu être meilleure. Mais je pense qu'on y gagnera beaucoup en crédibilité auprès de nos compatriotes si nous sommes de temps à autre en capacité de pouvoir dire : oui, en effet ce qui est fait là, c'est quelque chose qui était aussi dans notre projet politique.

Oui mesdames et messieurs, je suis heureux de constater l'évolution du président de la République sur le traité du Mercosur. Je regrette qu'il ait fallu attendre ces dernières semaines pour que le président de la République se rende compte que ce traité était un mauvais traité notamment pour les paysans et les éleveurs de France : Peut-on continuer à être en permanence sur l'idée d'un libre échangisme absolument total quand on a comme première préoccupation ou comme enjeu majeur pour la planète la question du réchauffement climatique ? Je ne suis pas convaincu, en effet, que le libre échange qui consiste à faire en sorte que ce qui part du port du Havre revienne ensuite au port du Havre après avoir été traité dans des usines de l'autre bout du monde, soit la meilleure solution pour faire en sorte qu’on lutte contre le réchauffement climatique. Je ne suis pas convaincu que ce soit le meilleur moyen de relocaliser une activité et on aurait besoin de bâtir un autre modèle sur ces questions. Moi qui suis pourtant libéral je ne crois plus à la théorie de Ricardo.

Rassurez-vous, je n'ai pas changé de majorité. Je vous rappelle, quand certains avaient des frayeurs de gazelle pendant la campagne présidentielle de François Fillon, que j'ai fait toute la campagne sans me poser aucune question -même si je m’en posais quand même quelques-unes-. J'ai été jusqu'au bout quand d'autres se planquaient. J'étais là, je n'ai pas changé mais j'ai tout de même besoin, avec vous, de me poser un certain nombre de questions simples. En effet, ce que nous sommes capables de faire dans nos collectivités, c'est à dire de rassembler des bonnes volontés, on doit être capable aussi à l’échelle nationale d’avoir une expression de rassemblement quand des sujets le méritent.

Cela ne m'empêche pas de dire que je suis bien entendu très inquiet de la politique notamment budgétaire et de la dépense publique telle qu'elle est menée depuis des années puisque nous continuons à vivre à crédit année après année. Je vous rappelle que le déficit structurel de l'Etat depuis 2017 est resté le même, c'est à dire autour de 50 milliards en dépit de la croissance. Je vous rappelle que la réduction du nombre de fonctionnaires est une idée qui a été abandonnée. Je vous rappelle par ailleurs que nous vivons grâce à une équation absolument extraordinaire, qui ne durera pas et qui est d'ailleurs une vraie interrogation pour les générations futures, qui est celle de profiter du taux d'intérêt négatif pour continuer à ne pas nous préoccuper de l'augmentation de la dépense publique et du déficit qui va avec. Nous profitons simplement d'une opportunité qui est une immense menace pour le pays. Le jour où les taux d'intérêt redeviendront positifs, nous aurons un effet de ciseaux qui sera d'une violence et d'une brutalité absolument exceptionnelles pour le pays. Je le dénonce et nous devons le dénoncer. En somme, le premier message je voudrais faire passer aujourd’hui est que nous devons être en capacité de changer, mon cher Gérard, de posture et d'attitude politiques. Je pense qu'on peut à la fois dire qu'il y a des choses qui vont mal et en même temps dire que, parfois en effet, les réformes sont celles que nous aurions faites ou qu’il s’agit de réformes que nous aurions pu faire.

Le deuxième élément, Mesdames et Messieurs, est le discours politique qui est le nôtre. Nous avons des sensibilités diverses et variées. Elles sont toutes respectables mais est ce qu'on peut constamment rester sur le même discours ? J'ai adoré faire la campagne de François-Xavier Bellamy. Tout le monde m'a dit « Mais qu'est ce qui t'arrive ? ». J'ai adoré ce type, je l’aime beaucoup, je trouve qu'il est d'une intelligence exceptionnelle. Exceptionnelle. Tout le monde ne partageait pas cette idée. Mais j'aimais cette fraîcheur, cette capacité de réflexion, la dialectique qui était la sienne et sa volonté de tenter de nous élever. J'ai fait campagne avec lui vraiment avec plaisir. Je ne vais donc pas lui faire de procès parce que c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup mais on est entre nous. Il n'y a pas de presse et je vais vous raconter cette anecdote. Mon fils Raphaël qui a 24 ans me dit durant les vacances : Tu sais, papa, tous mes copains et copines de la fac de droit ont fait la campagne de Fillion à fond. Ils ont collé, ils ont affiché ils ont tracté, etc. Eh bien j'ai fait les comptes et ils ont tous voté pour les Verts aux Européennes. Je lui dis mais Raphaël, entre Jadot et Fillon, quand même ! Pourquoi n’ont-ils pas voté Bellamy ? Pourquoi ils n'ont pas voté la liste que nous représentions ? Il m’a répondu « pour la plupart d'entre eux ce sont ses déclarations du lundi précédent le scrutin sur l'IVG et sur Vincent Lambert. Ce n'est pas mon modèle de société et ce n'est pas le modèle de société de mes copains ». Et il me dit également « pardon de te le dire mais sur l'environnement je suis bien incapable de savoir ce que vous portez et pensez et vous les adultes, toi avec 58 ans, tu n'as pas forcément le même horizon que le mien sur les questions du réchauffement climatique. Et à un moment où on a besoin de vous faire passer un message ».

Ce que m'a raconté Raphaël je vous le dis autrement : nous ne pouvons pas être simplement sur les questions que nous évoquons à longueur de journée et qui sont des sujets centraux, majeurs, que sont par exemple les questions de l'identité nationale. C’est un sujet majeur. Ou que sont les questions de laïcité, même si c'est un sujet majeur. Ou que sont les questions de sécurité, même si c’est encore un sujet majeur. Ou que sont les questions d'immigration clandestine ou encore celles des mineurs isolés, qui sont des sujets majeurs. Sur tous ces sujets, le gouvernement est en faiblesse et en difficulté et nous pouvons le critiquer sur bien des points.

Phrase 3 : Mais est ce qu'on peut un jour simplement dire que la société française a évolué et qu’elle est composée, comme le disait Denis Tillinac, d'immenses fractures. Aujourd'hui la société française n'a jamais été aussi différente dans sa composition. Quand on voit simplement - je lisais ça la semaine dernière - ce que représentait les salaires des grands patrons il y a 30 ans par rapport au salaire minimum et ce que représentent les salaires des grands patrons avec le salaire minimum aujourd'hui, on se rend compte qu’il  y a des inégalités gigantesques qui se sont creusées entre ceux qui réussissent le plus et le reste des Français. Pour beaucoup de nos compatriotes, tout cela est insupportable. Quand certains gagnent trente mille fois le SMIC, on se demande où est la raison de tout cela. Quelle est la motivation qui fait que vous pouvez gagner 30 000 fois plus que celui qui va bosser tous les jours à l'usine ? Tout ça m'amène à vous dire que nous devons, mon cher Gérard et mon cher François, puisque vous êtes des voix qui portent plus que la mienne, qu’il nous faut devenir modernes. Ne pas nous renier bien entendu, ne pas éviter et oublier ces sujets que j'évoquais tout à l'heure. Mais au moins considérer qu'on a le droit de parler d'un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons fait preuve de modernité il y a quelques décennies.

Mesdames et Messieurs puisqu'on a fait appel aux grandes références tout à l’heure avec Guy Lefrand : le vote des femmes c'est le général de Gaulle ! La régionalisation, c'est le général de Gaulle ! Le premier ministre de l'Environnement, mesdames et messieurs, c’est Georges Pompidou ! L’IVG c'est Valéry Giscard d'Estaing ! La Charte de l'environnement dans la Constitution c'est Jacques Chirac ! Et tout d'un coup, nous apparaissons sur à peu près tous les sujets majeurs de la société comme les archaïques de service pour une partie de nos compatriotes. Notamment vis-à-vis de ceux qui sont la France entreprenante, ouverte à la mondialisation, qui réussit et qui existe.

Mesdames et messieurs quand on est de droite ou du centre droit, ce n'est pas uniquement parce qu'on est attaché aux territoires. Nous devons être capables de parler à la France urbaine et capable de parler aux quartiers. Ce n'est pas parce qu'on est de droite et du centre droit, qu'on est incapable de parler d'environnement, d'évolution. Regardez à quel point le monde agricole est en train de changer. La mutation du monde agricole, elle est gigantesque aujourd'hui. Je regardais les chiffres des services de la Région Normandie la semaine dernière : sur 31.000 exploitations agricoles en Normandie, Mesdames et Messieurs, 6.000 ont signé des mesures agro-environnementales et climatiques. C'est à dire 6 000 ont décidé d'évoluer dans leurs pratiques agricoles. Dix pour cent d'entre elles font aujourd'hui de la vente directe, c'est à dire 3.000 exploitations. 250 exploitations passent chaque année au bio. Quand la Région lance un plan expérimental pour que nous puissions anticiper, grâce à ce projet d’avant-garde, l'arrêt annoncé du glyphosate, quand la Région donc lance avec la chambre d'agriculture un appel à projet pour que 50 exploitations puissent nous donner les enseignements et qu'on puisse bâtir un modèle sur ce qui constituent à la fois un vrai enjeu et une véritable difficulté pour le monde agricole, il y a des exploitations agricoles en Normandie qui disent « OK, moi je veux ça ». Il faut avoir en tête que nos agriculteurs aujourd'hui sont tous ou presque diplômés de l'enseignement supérieur, qu’ils ont des enfants qui vont à la ville et qu'une partie du monde agricole d'aujourd'hui n'est plus issu du monde agricole d'hier mais issu du monde urbain. J'étais dernièrement dans une exploitation dans l'Eure, pas très loin de chez Guy Lefrand. L’agriculteur en question était un ingénieur dans l'aéronautique reconverti. Nous avons là une formidable chance pour créer de la valeur ajoutée et de s'adresser aux consommateurs.

En résumé, j’ai envie de vous dire que dans le cadre des travaux de la reconstruction de notre famille politique, nous devons être modernes. Et je vais prendre trois thèmes.

Le premier celui de la décentralisation. Alexandre a raison, le vrai sujet, on en parlait tout à l'heure Gérard, c'est que nous sommes aujourd'hui la famille politique qui vendons l'idée que la transformation du pays passera par les territoires et on est sûr d'avoir raison. La preuve c'est que tous les pays européens qui en général se portent mieux que nous ont adopté cette gouvernance-là. L'ambassadeur d'Allemagne à côté duquel j’étais assis lors d’un dîner au moment des cérémonies du 6 juin nous dit alors que je discutais avec Jean-Yves Le Drian : « mais vous êtes quand même le seul pays en Europe à penser que les choses peuvent se gérer et se régler à partir de bureaux dans des ministères ». Et, nous commettons à chaque fois la même erreur, à savoir qu’au moment de l'élection présidentielle nous racontons qu'il y a un homme providentiel qui va tout régler. Eh bien non mesdames et messieurs, l'homme providentiel ça n'existe pas. Sauf dans des grands moments historiques, comme on a pu en connaître au lendemain de la Libération. Eh bien non mesdames et messieurs, penser que parce qu'on élira untel ou untel en 2022, la transformation du pays sera effectuée et que nous vivrons pour les décennies à venir dans un monde parfait ça n'existe pas. Ce que je voudrais c'est que, Gérard, dans le cadre de cette recomposition, nous puissions en effet comme le disait Jean-Léonce, vraiment bâtir une décentralisation portée sur l'idée de subsidiarité. On est aujourd’hui sur une décentralisation où l'Etat continue à dire de temps à autre « je vais vous en laisser un peu plus ». Il faut aller plus loin et bâtir un modèle sur lequel on s'interroge à chaque fois en se disant que tel pouvoir doit être exercé à tel niveau et pourquoi il doit être exercé à tel niveau avant de l'envoyer au niveau supérieur.  Cet exercice on ne le fait jamais.

Par ailleurs - et vous allez me dire « c'est incompatible avec la folie de vouloir être candidat à l'élection présidentielle » - il faut que nous ayons un candidat à l'élection présidentielle qui ait, peut-être pas la modestie mais la lucidité de dire qu'une partie de la réussite du pays, ce n'est pas l'exécutif et le pouvoir central qui la fera, mais c'est le pouvoir local. Valérie Pécresse évoquait hier la situation économique de la Normandie et je vais faire du coup un peu d’auto-satisfaction. La Normandie était en général à la 17ème ou 18ème  position dans les classements en matière d'économie sur les 22 régions métropolitaines. Elle est aujourd’hui quasiment tout le temps première !  Je vais vous citer les chiffres. Ce ne sont pas « mes » chiffres mais ceux de l'Etat et je n'imagine pas que l'Etat puisse nous faire ce plaisir-là. Mais je prends.

Ces chiffres sont le fruit d’un écosystème créé grâce au travail formidable que mène Sophie Gaugain, un travail innovant en matière d'économie. Je ne vais pas vous refaire la même messe qu'à chaque fois : le fonds d'investissement, le fonds de prêts participatifs, l'entrée dans le capital de sociétés, le dispositif ARME pour venir en aide à des entreprises fondamentalement saines mais qui ont eu des difficultés hier etc, etc.

J'étais donc à Brive  - je racontais ça à Gérard tout à l'heure -, j’y ai rencontré l'ancien patron de l’UIMM qui était avec Valérie Pécresse et qui me dit « Président vraiment je voulais vous dire, à chaque fois que je rencontre des chefs d'entreprise normands dans des instances nationales, ils n'arrêtent pas de dire que c'est formidable ce qui est en train de se passer en Normandie. »

Les chiffres les voici. En 2018, les exportations ont augmenté en France de 3,8%.  Elles ont augmenté en Normandie de 4,5%. L'année précédente c'était presque deux fois plus. En 2018, les investissements des entreprises dans l'industrie ont augmenté de 2,9%. En Normandie elles ont augmenté de 10% dans l'industrie et de 20% dans les services. Nous avons refondé la totalité du dispositif de création d'entreprises, étant donné qu'on avait plus de 90 associations qui faisaient ça partout dans leur coin. Nous n’avons plus qu'une seule structure. Aujourd'hui les créations d'entreprises en Normandie c'est +21,4% en un an en Normandie. En 2018 le nombre de demandeurs d'emplois s'est réduit de 0,2% en France. En Normandie, la réduction était de 1,7%. Et si vous prenez tous les indicateurs les uns après les autres, vous constatez la même chose. Pourquoi ? Parce que je crois que, grâce à l'initiative de la Région, au travail avec les chefs d'entreprise, avec les pôles de compétitivité, avec les clusters, la Normandie a été en capacité de pouvoir bâtir ce modèle-là. Et ce modèle là, vous ne pourrez pas le bâtir à partir d'un bureau qui se situe à l'Elysée ou au ministère de l'Economie et des Finances.

Pardon de le dire mais quand, avec Christophe De Balorre, nous essayons de bâtir enfin quelque chose qui marche au Haras du Pin, ceux qui nous rendent la vie plus difficile ce sont les services de l'Etat. Nous avons, Christophe et moi, reçu une lettre du directeur régional de l'Inra nous disant « Messieurs les Présidents, de quel droit vous commencez à vouloir vous occuper de ce qui va se passer au Haras du Pin ? ». On le voit il y a encore du chemin à faire ! Et quand, avec Jean-Léonce, nous bâtissons ce modèle autour du cheval qui va se traduire dans le Calvados par un campus autour du cheval où toutes les équipes de recherche et de formation de toute la France vont être localisées, nous le faisons ensemble, Région et Département du Calvados, nous ne demandons rien à personne et ça avance. Dans deux ans, cela donnera le campus équin avec la plus forte concentration de technologies, d'intelligence, de recherche et de formation du monde entier. Ce projet, il n’est pas conçu à partir d'un bureau à Paris. Dernier exemple : quand le directeur général du port du Havre, lui, a besoin de faire un investissement, il lui faut un an pour avoir la réponse dans le cadre d'arbitrages rendus par Bercy !

Nous avons donc besoin de bâtir un modèle nouveau. Toutefois, cela nous impose, comme je le disais précédemment, que nous ayons la modestie de nous dire aux Français pendant les campagnes électorales nationales qu’une partie des sujets seront réglés par des initiatives locales comme le disait François Baroin tout à l’heure.

Deuxième sujet, Mesdames et Messieurs, la question de l'environnement. J'ai le souvenir d’études, quand j'étais plus jeune, démontrant que quand on était écolo au premier tour on votait à droite à 70%. C’était il y a 30 ans. Aujourd'hui ce n’est plus exactement cela parce qu'on a perdu tout discours. Nous devons nous rappeler que le Grenelle de l'environnement, c'est nous ! Il a été porté par Jean-Louis Borloo notamment. Nos majorités ont d’ailleurs été capables de pourvoir impulser toute une série de politiques en la matière. Or, aujourd’hui, le seul discours politique que nous avons sur l'environnement c'est de railler la présence de Greta Thunberg à l'Assemblée Nationale. Est-ce qu'il fallait l'inviter ? Honnêtement on peut se poser la question. Mais est-ce que la lutte contre le réchauffement climatique n'impose pas que nous ayons des lanceurs d'alerte et des icônes capables de dire au monde « attention danger, danger mortel » et qu'elle en fait partie ? Je constate à cet égard que lorsque nous avons remis le Prix Liberté à cette jeune femme en Normandie, elle a obtenu ce prix grâce aux votes des jeunes sur internet contre des candidatures emblématiques comme celles d'un grand blogueur luttant pour les droits des femmes en Arabie Saoudite. Le seul message qu'on retient au bout du compte de la droite et du centre c'est que, décidément, les questions d'environnement ça ne doit pas les concerner puisqu'ils trouvent le moyen d'être extrêmement négatifs pour ne pas employer d'autres mots, sur la présence de Greta Thunberg à Paris.

Pourtant, sur ce sujet-là, reconnaissez qu’on est en droit de demander à Emmanuel Macron pourquoi il devient vert aujourd'hui. Parce que pour l'instant, à part la fermeture des centrales à charbon, dont celle du Havre, je n'ai pas un seul élément à mettre au bilan de la majorité gouvernementale sur les questions d'environnement. Ce que je sais c'est qu'en matière d'environnement, une partie des sujets devraient être traités au niveau local et non pas au niveau national. Nous sommes dans des usines à gaz absolument extraordinaire et, en plus de ça, ont été créées des agences qui sont tellement indépendantes que plus personne ne contrôle. Il s’agit de l’ADEME ou l'Agence de l'eau qui distribuent des milliards sans que personne ne sache quels sont les critères. Je constate d’ailleurs que les deux agences de l'eau qui œuvrent en Normandie n'ont pas les mêmes politiques sur les mêmes sujets alors que nous sommes désormais sur le même territoire. Je constate enfin que, quand je discute avec le patron de l'ADEME, il a le sentiment de discuter avec un président de région auquel il n'a quasiment aucun compte à rendre. Pas plus qu’il n'a pas plus de comptes à rendre au gouvernement.

Je le redis, je ne suis pas capable de citer un exemple de réussite de politique environnementale du gouvernement. Nous avons même sur ces sujets des tartuferies absolument extraordinaires. Quand vous avez un ministre qui vous dit « Je vais lutter contre le gâchis alimentaire dans les cantines et les restaurants scolaires », nous avons envie de lui dire « tu crois qu'on ne le fait pas déjà, qu'on ne s’est pas lancés là-dedans ? ». Quand on entend un autre ministre nous dire « je vais faire en sorte que les filières courtes puissent alimenter les collèges des départements et les lycées des régions », on a envie de lui dire « tu crois qu'on t’a attendu pour commencer à le faire ? ». Et d'ailleurs on le fait même ensemble sur un certain nombre de points. En bref, nous avons des ministres qui évoquent des sujets sur lesquels ils n'ont pas le quart du début de commencement de compétence puisque c'est soit la commune, soit le département, soit la région. Nous les laissons s'exprimer là-dessus sans qu’il y ait un seul journaliste qui dise « mais enfin vous n'avez aucun pouvoir en la matière ». 

Prenons les politiques de l’eau. Seriez-vous capable de me citer une seule avancée du gouvernement sur ces questions-là ? Tout ce que je sais, c'est qu'on a piqué 700 millions d'euros aux agences de l'eau et qu'aujourd'hui les syndicats de rivières sont en difficulté. S’agissant d’économie circulaire, seriez-vous capables de citer une avancée majeure sur la question ? Je peux vous citer, en revanche, des reculs. Au moins un en Normandie : un grand groupe, qui s'appelle Naval Group, a investi plusieurs centaines de millions d'euros à la demande de l'Etat pour développer l'énergie hydrolienne et poser des turbines dans le Raz Blanchard. Mesdames et Messieurs, grâce à l'Etat, nous avons inauguré une usine à Cherbourg flambant neuve, construite par la Région et subventionnée par le Département et la Ville de Cherbourg. Elle a été fermée quinze jours après parce que l'Etat a décidé d'abandonner cette énergie-là ! Nous avons repris le flambeau avec une société que nous sommes allés chercher en Ecosse, Atlantis, pour bâtir une société commune entre le fonds d'investissement régional et cette entreprise. Nous essayons ainsi de redévelopper une énergie dont on estime qu'elle a un avenir considérable et qui permettrait, rien que sur le raz Blanchard, de pouvoir produire 2 gigawatts d'énergie grâce aux courants alternatifs extrêmement puissant au large du Cotentin.

La seule mesure que je pourrais évoquer sur la question, sur les deux années du bilan Macron sur les questions d'environnement, c'est la démission de Nicolas Hulot. Et rien d'autre. Il est temps Gérard, que l’on soit en capacité d'appréhender ces sujets et de les aborder avec responsabilité et avec courage. La prise de conscience du pays sur ces questions est absolument gigantesque et les Français ont raison d'être inquiets sur ces enjeux.

J’aborderai un troisième sujet. Nous devons nous adresser à la France populaire. Denis Tillinac l'a évoqué tout à l'heure, Jean Rottner l'a évoqué tout à l'heure. Je citerai, par exemple, la question du logement. Ce qui est en train de se passer dans le bâtiment est très sérieux. Depuis 2 ans, les mises en chantier sont en train de s'effondrer de 10% par an. Il y a de moins en moins de permis de construire, les logements sociaux ont été pompés sur leur trésorerie et vont continuer à être pompés, ce qui fait qu'il n'y a plus de logements sociaux qui se construisent, que les centres villes des grandes métropoles ne peuvent plus être habitées par des primo-accédants parce que le prix du mètre carré est trop élevé. Or, et c’est connu, il manque un million de logements en France. Il est temps qu'on puisse aborder ce sujet, parce que ce sont les jeunes générations, les nouvelles familles qui sont directement impactées sur ces questions-là, et c'est un secteur économique. Nous devons prendre un peu de hauteur sur cette question.

Je voudrais, enfin, évoquer un dernier sujet qui sont les sujets de société. Je sais que je vais en heurter quelques-uns sur ces questions. Nous aurons dans quelques mois - Gérard on en a parlé ensemble - le débat sur la PMA. Je le dis aux sénatrices qui sont là. Sur la procréation médicale assistée, mesdames et messieurs, je ne veux plus être un des porte-paroles de cette famille politique qui oublie que la société française a évolué. On a toujours eu, quasiment, un train de retard sur ces questions. Nous avons pourtant été la famille politique de Simone Veil mais déjà à l'époque une partie de notre famille politique l'avait combattue largement. Qui, aujourd'hui, remettrait en cause cet acquis là pour les femmes ? Personne. J'ai le souvenir – nous étions avec François jeune parlementaire - du discours sur la pilule du lendemain. J'ai été un des rares députés de l'opposition à avoir voté pour la pilule du lendemain. J'ai dû recevoir au moins une centaine de lettres d'insultes. Je venais juste d'être élu. J'avais voté contre mon groupe parlementaire qui, comme le groupe RPR, avait coté contre parce que ça venait du gouvernement Jospin. J'avais des enfants qui étaient des quasi-adolescents et je me disais que, même si ce n'était pas la solution idéale, je préférais avoir une fille qui puisse aller voir une infirmière dans un lycée pour prendre la pilule du lendemain que de l'amener quelques semaines plus tard dans un hôpital pour un acte beaucoup plus traumatisant. J'avais été un des rares à voter cela. Pardon de vous poser cette question-là : Peut-on sur le PACS, où nous avons eu les positions que vous connaissez ou sur le mariage pour tous, peut-on aujourd'hui considérer avec un peu de recul qu’ils n’ont pas eu les effets dévastateurs qu'on a bien voulu évoquer sur la société française ? Aussi, peut-on au moins se dire que, sur la PMA, on ne va pas à nouveau commettre la même erreur, en étant ceux qui défendons certes des causes que je respecte, mais que je ne partage pas. Il est temps que nous soyons en capacité de aborder tous ces sujets de société, pas simplement  avec les mêmes réflexes que nous avons eus ces dernières années : Il faut des garanties bien entendu. Il faut permettre aux jeunes issus de la procréation médicale assistée de pouvoir avoir une recherche de paternité. Il faut faire en sorte que soit inscrit dans la loi que la GPA est absolument inacceptable parce que la marchandisation du corps est absolument abominable. Nous devons avoir un discours équilibré sur ces questions et ne pas rentrer dans des schémas qui sont partagés par de moins en moins de nos compatriotes, indépendamment de notre culture et notre foi.

J’ai envie que nous soyons enfin modernes sur ces sujets. Et je dis, à Sophie, et aux conseillers régionaux qui parfois me reprochent des excès, qu’a le droit aussi d'apparaître comme une formation politique défendant la cause des femmes sans pour autant d'être dans les excès de Madame Schiappa. En sommes, j'aimerais que nous soyons en capacité d'évoluer sur tous ces sujets.

Mesdames et messieurs, je vais terminer mon propos en vous disant que je ne crois absolument pas que notre famille politique soit morte. La preuve est que vous êtes tellement nombreux ce matin. Je crois simplement qu'on a besoin de se remettre en cause et que c'est la bonne période pour le faire. Je crois que la multiplicité des discours des uns et des autres ne pose aucun problème. Il y aura un moment où il faudra que tout cela converge et je remercie Gérard pour l'œuvre qu'il entreprend à ce titre-là. Mais considérer comme le disent les journaux que la droite et le centre droit seraient morts, je n’y souscris pas. Je suis convaincu du contraire, au moins pour les élections municipales.  Pour avoir en tête quelques sondages qui ont été réalisés – je sais que les sondages ne sont pas des élections-, je constate que ceux qui ont fait le boulot en général, nos compatriotes sauront le reconnaître. Et si aujourd'hui vous avez Emmanuel Macron qui embrasse les questions environnementales, ce n’est pas par hasard. Il a certes probablement pris conscience plus encore de ces sujets-là. Mais c’est aussi dû au fait que les sondages indiquent les Verts sont en tête la plupart du temps dans les villes dans lesquelles il n'y a pas de sortants. Ainsi, quand on fait un sondage à Rouen, ville où il n'y a pas d'équipe sortante, on constate que la liste qui est en tête dans le sondage ce ne sont pas les socialistes, ce sont les Verts. Aussi, si Emmanuel Macron est devenu maintenant plus vert que vert, c'est parce qu'il a en tête qu'il va falloir récupérer et pomper une partie de l'électorat Vert de M. Jadot.

Tout ceci ne nous empêche pas de considérer qu’à partir du territoire il y a un des moyens de reconquête.  Je sais par exemple que les choses évoluent vite : le parti socialiste espagnol, que l’on disait mort il y a trois ans ou 4 ans, est de retour au pouvoir.  Forza Italia qui a dominé la vie politique depuis 20 ans est à 5% aujourd’hui. Personne ne pensait 2 ans avant l’élection présidentielle qu’Emmanuel Macron deviendrait Président de la République. Les choses évoluent très vite et nous avons cette chance de pouvoir bâtir ce moment de réflexion pour être en capacité de porter un message politique. D’autant que nous avons des compatriotes qui, compte tenu de l'éclatement de la vie politique, sont aujourd'hui beaucoup plus mobiles politiquement qu'ils ne l'ont jamais été. Ils sont capables de faire des choix à une élection qui ne sont pas confirmés à l'élection suivante.

Et je sais, enfin, qu’il y a une chose que je ne veux pas vivre, le cauchemar vers lequel nous irons si nous continuons comme cela, si nous sommes incapables de pouvoir porter une alternative : Nous finirons par avoir l'extrême droite à la tête du pays. D’autant que le discours dans lequel on veut nous enfermer est que « c'est Emmanuel Macron ou le chaos ». Et un jour nous aurons le chaos. Si la récession économique atteint le monde en 2020 en 2021 et que nous ne sommes pas capables de porter un projet politique alternatif, ce cauchemar nous attend. Il nous pend au nez avec des conséquences dramatiques pour notre pays. Et ce cauchemar, je n'en veux pas. J’essaye d’œuvrer en ce sens au titre de ma région, en faisant en sorte de démontrer que nous sommes en capacité de porter la transformation. Le sondage que nous effectuons chaque année est d’ailleurs assez exceptionnel pour la majorité régionale.

Mobilisons-nous pour porter cette alternative au niveau national et évitons ainsi ce cauchemar ! Si nous ne sommes pas capables de la faire, nous dirigerons fatalement vers cette situation cauchemarde.

Merci Gérard.

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