07.12.2015

Deuxième tour régionales : vigilance et mobilisation par Jean Dionis

Essayons de ne pas nous noyer dans l'avalanche des résultats d'une journée électorale nationale.

Essayons d'avoir assez de lucidité pour en extraire les lignes forces de ce premier tour qui sont à mon avis au nombre de trois :

Premièrement, le Front National non seulement continue sa progression mais celle-ci s'accélère, faisant de lui le premier parti de France. Certains chiffres font mal, le FN est en tête dans 6 régions sur 13, il est en tête aussi dans 19 000 communes c'est à dire dans plus d'une commune sur 2 dans notre pays, montrant à quel point sa percée est maintenant une percée nationale dépassant toutes les spécificités régionales.

Deuxièmement, le parti socialiste subit une nouvelle défaite électorale quelle que soit l'habilité de la communication gouvernementale, on passera d'un grand chelem socialiste aux élections régionales de 2010, à seules quelques régions qui résisteront. Le parti socialiste est dans la spirale inverse du FN, il est aujourd'hui devenu une force marginale dans de nombreuses régions de France (Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine...)

Troisièmement et c'est nouveau depuis les départementales, la droite et le centre républicain sont pris en étau entre le FN et le PS dans les bastions de la gauche (Sud-Ouest, Bretagne etc...).

L'avancée du FN doit placer tous les militants et sympathisants centristes en situation de vigilance politique. Il faut dire de toutes nos convictions et de toutes nos forces que le vote FN reste un vote dangereux et un vote inutile.

Le vote FN est dangereux parce que dans la situation de fragilité économique qui est celle de la France, il serait pour elle suicidaire de sortir de l'euro et d'appliquer un programme démagogique de dépenses publiques accru (retraite à 60 ans, hausse des minimas sociaux...).

Ce vote est aussi dangereux parce que les obsessions xénophobes du FN empêcheraient la France de penser de manière positive son avenir et sont potentiellement lourdes de violences civiles dans notre pays.

Ce vote est inutile car nous n'avons pas besoin du FN pour être des patriotes, nous n'avons pas besoin du FN pour promouvoir des valeurs comme l'entreprise, le travail, le mérite, la famille. C'est, et cela restera pour toujours, le cœur de nos convictions politiques.

Il nous reste à entendre la colère et la souffrance des électeurs du FN. Cette souffrance, elle, est bien réelle.

Oui, il y a beaucoup de souffrances dans la France d'aujourd'hui, en panne économiquement, frappée par le chômage, et payant lourdement un certain nombre de politiques publiques notamment dans le domaine de la sécurité et de l'éducation qui font des ravages dans notre vie sociale et où le PS porte une lourde responsabilité.

Dans ce dialogue, nous avons un devoir d'écoute ainsi qu'un devoir d'audace en matière de remise en cause de nos pratiques et du contenu de nos politiques publiques (à titre d'exemple jusqu'à quand mépriserons nous en France l'apprentissage ?).

Nous devons, nous militants centristes, avoir assez de courage et de tenue pour dire à nos interlocuteurs en colère, souffrants, que la démagogie et le mensonge ne sont pas des solutions. Que la complexité des problèmes à traiter est une réalité que le temps et la durée sont indispensables pour oser parler sérieusement du redressement national.

Sur tous ces sujets, construction européenne, sécurité, immigration, terrorisme, notre position doit être frontale avec celles et ceux qui font croire à nos concitoyens que la résolution de nos difficultés sera un long fleuve tranquille.

Il reste maintenant à construire un projet politique qui soit une véritable alternance par rapport au quinquennat Hollande et à ces fiascos (chômage, fiscalité, politique pénale etc... ) et qui soit en même temps un projet crédible et vrai.

Ce sera notre responsabilité historique dans la préparation de l'élection présidentielle où en final au second tour la France aura à choisir, soit entre la poursuite des pratiques socialistes et la démagogie frontiste, soit entre cette même démagogie frontiste et notre projet alternatif.

En attendant, il y a dimanche prochain, il y a le court terme, l'urgence c'est de gagner partout où nous sommes en position de gagner, à commencer en Normandie et Centre Val de Loire où Hervé Morin et Philippe Vigier portent le drapeau de l'alliance LR/UDI/MODEM et font de remarquables campagnes faites de l'audace et du courage dont nous avons besoin pour le projet alternatif appelé de leurs vœux par les français.

L'heure est donc à la mobilisation centriste.

Dimanche dernier, cela n'a pas beaucoup voté, dimanche prochain, faisons en sorte que cela vote plus ... et mieux ! wink

Dimanche dernier pour beaucoup de nos compatriotes, après beaucoup de souffrances, c'était le temps du bulletin de la colère. Faisons en sorte que dimanche prochain, après avoir démasqué le mensonge, ce soit le temps de la détermination raisonnable et généreuse autour de nos équipes Républicains/UDI/Modem.

La France et nos régions méritent mieux que l'illusion. La France et nos régions méritent un changement costaud, vrai, durable.

Nous avons maintenant 6 jours pour gagner le 2eme tour.

Bonne fin de campagne !

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