02.12.2012

Congrès de Valence : Discours d'Hervé Morin

Chers amis,

Je voudrais vous dire tout d’abord le plaisir de vous voir si nombreux aujourd’hui à Valence. Si nombreux alors qu’il n’y avait pas de combats à l’ordre du jour, pas d’affrontements médiatiques, pas d’échéances électorales immédiates. Non, nous sommes ici juste pour le plaisir d’être entre nous, en famille, et d’avancer ensemble dans la même direction !

Je voudrais aussi vous dire merci pour l’honneur que vous me faites en m’élisant de nouveau à la présidence de notre parti.

Donc, chers amis, merci de tout cœur de votre soutien, merci de votre amitié, merci de votre confiance.

Je ferai tout, en tous cas, pour en être digne. Et je le ferai en restant moi-même. Il y a quelques vers de Francis Jammes qui me sont revenus en préparant ce discours. C’est un poème dans lequel des paysans s’adressent à leur fils qui a réussi à faire des études et habite maintenant à la ville. Ils le complimentent et lui disent :

« Des mots compliqués n’avaient pas gâté ton âme ».

J’aimerais que mes grands-parents paysans, de là-haut, puissent dire cela de moi. Et vous aussi. Nous devons montrer aux jeunes que la politique ce n’est pas que la violence des paroles, les enjeux de pouvoir et l’ambition personnelle et surtout pas les coups tordus.

Nous devons leur dire que la politique c’est bien sûr beaucoup de rapports de force mais que c’est d’abord, des convictions, du courage, de l’éthique et le service des autres avant tout. En tous cas, moi, c’est un des objectifs que je fixe à notre parti : avoir des militants et des élus qui soient des femmes et des hommes biens, tout simplement des gens biens.

Si je vous parle de cela, c’est aussi parce que je crois sincèrement que c’est ainsi que nous pèserons à l’UDI, par nos actions et nos idées, j’y viendrai tout à l’heure, mais aussi par notre comportement.

Oui, nous avons au Nouveau Centre un devoir d’exemplarité au sein de l’UDI parce que nous sommes, non seulement les pères fondateurs de l’UDI, mais surtout les pères pré-fondateurs de ce mouvement.

Je vous pose en effet la question très simplement. Y aurait-il eu l’UDI si nous n’avions pas créé et surtout si nous n’avions pas fait vivre Les CENTRISTES pendant ces 5 dernières années ? Dans quel état serait l’opposition aujourd’hui si, nous tous ici, nous n’avions pas pensé que la constitution d’un seul grand parti de droite et du centre était une fiction qui ne tenait qu’aussi longtemps que le chef de l’UMP était à l’Elysée ? La majorité et l’exercice du gouvernement imposent forcément la discipline et l’unité. Dès lors que le chef disparaît et que l’UMP entre dans l’opposition, on mesure bien l’impossibilité de réunir dans un seul parti unitaire, les droites et le centre.

Le triste combat auquel nous assistons à l’UMP n’est pas qu’une question d’ambition personnelle ; c’est aussi l’expression de l’incapacité de réunir dans un parti monolithique  des hommes et des femmes issus de traditions politiques différentes. Alors, où serions-nous, je vous le demande, si nous n’avions pas conservé et entretenu notre vieille maison centriste pendant toutes ces années ? C’est simple, et je vais vous le dire, nous serions au milieu de cette tornade, au milieu de cette Saint Barthélemy « filllono-copéiste » à la fin de laquelle, je peux vous le garantir, il n’y aura que des morts au milieu d’un champ de bataille.

Oui, sans notre ténacité, je le redis, rien n’aurait été possible. C’est bien parfois de rappeler certaines vérités, y compris à ses petits camarades. Car pour certains à l’époque, l’UMP n’avait pas tous les défauts qu’ils lui prêtent aujourd’hui…

J’entends certain se réjouirent de la situation à l’UMP et commencer à dénombrer les ralliements à l’UDI.  

Il est vrai que la guerre à l’UMP libère des milliers de sympathisants et de français captifs du couvercle de la pensée unique et du parti unique.

Mais ne vous leurrez pas : un parti politique, ce n’est pas un club de foot. On n’est pas au mercato des transferts. Laissez-nous l’illusion qu’il reste encore un peu de convictions dans l’engagement politique et qu’on ne part pas comme ça du jour au lendemain dans un autre parti.  La politique, ce n’est pas non plus le principe d’Archimède. Oui, des  militants UMP vont rentrer chez eux écœurés de la politique ; oui, une minorité viendra sans doute chez nous. Mais j’en suis convaincu, la plupart des élus resteront dans ce qu’il restera de l’UMP ou iront dans cette autre formation au joli nom de Rump, une dénomination que je trouve plus proche de la maladie rhumatismale ou de celle d’un berger allemand.

Donc clairement je dis NON à ceux qui racontent que les militants de l’UMP arrivent en masse dans les filets de l’UDI comme les cohortes de palombes passant les cols des Pyrénées.

Et finalement, peu importe car je n’ai aucune envie de reconstruire notre famille sur le champ de ruines des autres.

Faisons d’abord nos preuves et n’ayons pas la mémoire courte. Nous aussi nous avons eu notre lot de crises, de psychodrames et de petits meurtres entre amis. Nous aussi nous avons été coupés en deux, en trois, en quatre, en cinq. C’est vrai, l’orage a cessé et j’ai confiance dans cette embellie du centre, mais inutile d’en faire des tonnes sur le malheur de nos alliés. Nos fruits sont encore verts et l’heure de la récolte n’est pas encore venue.

Donc je résume :

-      1) on ne construit jamais rien sur la décomposition des autres ;

-      2) inscrivons déjà l’UDI dans la durée avant de penser à accueillir les déçus des autres partis ;

-      et 3), j’allais oublier, ne comptez pas sur Jean-Louis et moi pour jouer aujourd’hui ou demain le remake centriste de la guerre Copé-Fillon.

Je sais que certains d’entre vous et pas seulement mesdames et messieurs les journalistes aimeraient une ou deux petites piques sur l’UDI ou sur Jean-Louis. Et peut-être aussi certains d’entre vous car je sais bien que la création de l’UDI dans vos départements n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais n’ayez pas peur du mouvement que nous avons engagé : plus l’UDI sera forte, plus vous serez forts, respectés et écoutés. Et soyez sûrs que je veillerai toujours à ce que Les CENTRISTES soit respecté au sein de l’UDI. L’UDI, je le rappelle à tous, c’est une fédération qui finira peut-être en parti unitaire, mais c’est encore une fédération.

Et pour ceux qui auraient oublié leurs cours de droit, je rappelle qu’une fédération c’est une souveraineté partagée entre un niveau central et les entités fédérées qui la composent. En clair, une fédération ce n’est pas une hiérarchie, une domination, un pouvoir concentré aux mains d’une seule structure  omnipotente mais une vraie coopération verticale et horizontale de structures.

Il est bien ce schéma fédéral. Il préserve nos identités et nos cultures libérales, démocrates-chrétiennes, radicales et en plus, il est efficace pour gagner les élections.

Je vous le dis très franchement : la famille centriste ne se reconstruira pas sur la durée si elle est captée par un seul homme et s’il elle ne sait pas respecter et faire vivre ses différences.

Tous les partis trop monolithiques souffrent des mêmes problèmes de gestion d’identités plurielles que ce soit l’UMP, le PS, le Parti Républicain américain ou le Labour anglais. On me dit, il faut faire disparaître les chapelles centristes pour ne pas faire comme l’UDF. Et bien, je vous assure que moi j’aimerais qu’on fasse comme l’UDF : un parti fédéral avec plein d’élus, avec plein d’idées, avec de vrais débats, avec des partis dynamiques en son sein, avec un Président de la République, avec un groupe parlementaire de plus de 200 députés en 1993. Alors si c’est ça un parti fédéral et bien je signe tout de suite. Et quand vous voyez l’UMP, quand vous voyez les Verts, vous croyez qu’avoir un parti unitaire ça évite les divisions ? Sincèrement, j’ai plutôt l’impression que c’est l’inverse. L’UDI sera forte si les partis qui la composent sont forts mais si son organisation centrale l’est aussi.  L’UDI a désormais un siège ; il lui faut maintenant une organisation solide à sa tête.

Et nous au Nouveau Centre, quelle doit donc être notre valeur ajoutée ? Les deux vraies questions maintenant pour nous c’est : « Les CENTRISTES Pourquoi faire ? » et c’est « que voulons-nous porter au sein de l’UDI ? » J’ai dit tout à l’heure « soyons des militants et des élus exemplaires » : oui, c’est exact mais ce n’est pas suffisant.

J’ai dit aussi depuis longtemps « restons fidèle à nos valeurs et affirmons-les ». Pour cela, il faudra être audible, et ce n’est pas si simple dans une société qui est devenue brutale, rugueuse en termes d’expression, désinhibée par rapport aux mots et aux idées. Je suis tous les jours frappé de constater à quel point les digues du politiquement correct ont lâché les unes après les autres au point de nous replonger presque dans le climat moral, intellectuel mais aussi verbal de l’entre-deux guerres.

Les Croix de Feux, Maurras, l’antiparlementarisme : tout cela est de retour. Le malaise de la société est tel que les interdits et  les tabous en place depuis Vichy et la fin de la guerre sont en train de tomber les uns après les autres. Les mêmes mots sont entendus à gauche et à droite, chez les bourgeois comme dans les classes populaires : frontières, étrangers, impôts, bureaucratie. Et nous centristes, nous nous demandons comment arrêter cette vague populiste. Nous le savons bien, les temps de crise ne sont pas des périodes faciles pour les centristes car le recours aux réactions primaires, aux peurs et aux stéréotypes sont tellement plus faciles que l’appel à la réflexion et à l’intelligence.

En même temps, méfions-nous de ce qui a été souvent le péché mignon des centristes : la tiédeur, la demi-mesure, le consensus poussé à l’extrême, jusqu’au renoncement parfois. Je m’insurge contre ce portrait-robot du centriste et je veux que nous soyons ceux qui le changions. Etre centriste, ce n’est pas mettre la poussière sous le tapis pour éviter de parler des sujets qui fâchent. Non, être centriste c’est refuser la parole molle pour trouver le chemin des cœurs et des consciences. Jean-Marie Domenach, l’ancien directeur de la Revue Esprit, disait un jour en ironisant « le consensus c’est une façon d’être ensemble mais sans engagement ». Et bien moi, c’est le contraire : je veux m’engager et je ne veux pas faire semblant. Les CENTRISTES dans l’UDI doit incarner le centrisme du parler vrai, le centrisme qui appelle un chat un chat et si nous n’avions qu’un seul objectif pour les prochains mois ce serait déjà celui-ci.

Prenons trois exemples de ce parler-vrai :

-      Premier exemple : l’Europe.

Nous nous taisons depuis des années au motif qu’un centriste n’a pas le droit de critiquer l’Europe. Il faut arrêter cela. C’est justement parce que nous voulons que l’idéal européen progresse qu’il nous incombe d’abord à nous les centristes, fondateurs de l’Europe, de dénoncer ce qui ne va plus pour qu’enfin l’Europe puisse à nouveau faire rêver. Ne soyons pas des conservateurs de l’Europe. Soyons les innovateurs de l’Europe, défendons une Europe vraiment fédérale et vraiment démocratique.

-      Deuxième exemple, celui de la dette et des dépenses publiques.

Oui, nous avons vu juste avant tout le monde sur ce sujet. Mais avons-nous su poser les vrais questions, même celles qui dérangent. Comment réellement faire maigrir l’Etat : externalisation, partenariat public-privé et fin du statut de la fonction publique pour un certain nombre de services non régaliens.

-      Troisième exemple : les libertés

Les CENTRISTES a toujours revendiqué d’être le parti des libertés, pas seulement le parti des libertés économiques mais aussi le parti d’une société décentralisée où l’Etat arrête de tout décider d’en haut et qui fait enfin confiance aux gens.

Cela, nous devons l’exprimer avec beaucoup plus de force.

Je résume : quand est-ce que l’Etat nous foutra un peu la paix et nous fera un peu plus confiance ?

C’est vrai pour les entreprises mais c’est vrai aussi pour nous tous. Toujours un formulaire de plus à remplir, un numéro à demander, un dossier administratif à ouvrir, sans compter le serveur vocal qui vous fait poireauter vingt minutes pour finalement vous demander de rappeler plus tard !  Moi Président de la République, je supprimerai le serveur vocal de Pôle emploi et de l’Urssaf.

« Poètes, vos papiers ! »  aurait dit Léo Ferré.  

Le plus incroyable, c’est que malgré toutes nos dépenses sociales, nos compatriotes souffrent de cette société de la contrainte, du justificatif, de la procédure, de la norme et en plus de la norme qui change tous les quatre matins, sans pour autant avoir le sentiment d’être protégé comme il faut. D’ailleurs, observation complémentaire, la demande de protection est infinie et plus vous protégez moins c’est assez.

Je n’ai évidemment rien contre le principe de précaution mais sincèrement je lui préfère aujourd’hui le principe de confiance. Et surtout la liberté et la responsabilité.

Camus disait, la phrase est connue, « entre ma mère et la justice, je choisis ma mère » et bien moi « entre l’égalité et la liberté aujourd’hui je choisis la liberté ».

Oui, tellement j’ai le sentiment qu’elle a reculé, tellement j’ai le sentiment qu’elle a été rongée un peu comme une falaise entaillée sous le choc des vagues. Nous sommes drogués à l’Etat, perfusés à l’allocation, intoxiqués à la règlementation, et nous perdons chaque jour un peu plus le ressort fondamental d’une société, la responsabilité.

« Ils ne mourraient pas mais tous en étaient frappés » de cette maladie de l’Etat. Regardez l’unanimisme de la classe politique française sur l’idée de nationalisation du site de Florange.

Loin de moi l’idée de défendre le comportement de Mittal ; mais qui peut croire que la nationalisation eût-été une solution dans le cas de Florange ?

Quelle était la situation ? D’abord, une surcapacité mondiale et plus encore européenne de production d’acier – 25% pour la seule Europe –

Ensuite, un site industriel qui, compte tenu de sa situation géographique loin d’une façade maritime, sera toujours moins compétitif que les sites sidérurgiques au bord de l’eau, au moins pour la première phase de production de l’acier. Ce n’est pas par hasard que Fos et Dunkerque ont fait l’objet d’investissements considérables. Et bien moi, j’aurais préféré qu’on porte un discours de vérité et de responsabilité dès le début à l’égard de ces salariés qui bien entendu n’y sont pour rien et se trouvent aujourd’hui désemparés, abandonnés et totalement dégoutés des politiques.

On a trompé les salariés, on a berné les partenaires sociaux, on a sali l’image de la France à l’étranger : tout cela pour aboutir à un plan social tout à fait ordinaire avec quelques pré-retraites et des reclassements. Monsieur Montebourg, avec ses déclarations à l’emporte pièce et ses effets de manche devrait commencer à se poser la question de son utilité au Gouvernement. 

En fait, plus notre Etat grossit et plus notre société se rétrécit. Et plus elle se rétrécit, plus on la vide de son énergie et de sa substance.

Ce que je vous propose, c’est de faire de la libération des forces créatrices et de la liberté des hommes le projet d’un peuple.

Porter l’idée de liberté c’est dire qu’il n’est pas supportable que la moitié du fruit du travail des Français soit capté par l’Etat.

Réduire de 10% le niveau des dépenses publiques et d’autant les prélèvements obligatoires, ce n’est pas seulement un  impératif économique, c’est d’abord rendre les Français plus libres. Libres de faire ce qu’ils veulent des fruits de leur travail pour épargner, pour consommer, pour partir en vacances ou pour aider leurs enfants.

Porter l’idée de liberté, c’est dire que les entrepreneurs, ceux qui créent de la richesse, les gens qui prennent des risques – commerçants, artisans, professions libérales - ne sont pas d’affreux capitalistes et que c’est l’entreprise et le travail qui sont les premiers facteurs de cohésion sociale, d’intégration et  d’épanouissement.

Porter l’idée de liberté, c’est empêcher l’Etat de tout le temps changer les règles du jeu.   

Porter l’idée de liberté, c’est s’opposer à la multiplication scandaleuse des stages qui remplacent des CDD au moment des pics d’activité – allez dans les grands magasins au moment de Noël et vous le constaterez par vous-mêmes -  et c’est aussi affirmer qu’il faut plus de flexibilité dans le monde du travail. Comment favoriser l’emploi chez un artisan ou un commerçant quand on a l’angoisse du licenciement en cas de réduction d’activité ?  La vérité, c’est qu’au lieu de les protéger, l’hyper-règlementation a précarisé les Français.

Porter l’idée des libertés, c’est aussi dire que le jeune délinquant doit être durement et rapidement sanctionné, sans naïveté, afin que chacun puisse disposer de la première de ses libertés, celle de pouvoir sortir de chez soi.   

Porter l’idée des libertés, c’est dire que le combat pour l’éducation, l’accession à une morale et une éthique personnelles sont la clé de l’épanouissement de l’Homme responsable de son destin.

Porter l’idée de  liberté  dans l’éducation, c’est proposer, comme pour les universités, l’autonomie des établissements scolaires pour construire un projet éducatif en fonction des territoires et des enfants qui sont scolarisés. De ce point de vue, l’immobilisme du Gouvernement en matière d’éducation est irresponsable et coupable.

Porter l’idée de liberté, c’est restaurer la famille et les corps intermédiaires, et toutes les structures de base de la société pour répondre aux difficultés et aux souffrances des hommes et donner à la solidarité plus d’efficacité et d’humanité que l’impôt et l’allocation.

Notre système social, le plus généreux d’Europe - c’est un comble - a fait d’une société de citoyens une société d’individus de plus en plus recroquevillés sur eux-mêmes, consommateurs sans fin d’antidépresseurs et de tranquillisants.  Au bout du compte, le peuple devenu le plus pessimiste du monde avec les Grecs.

Michaux disait « la jeunesse c’est quand on ne sait pas ce qui va arriver ». Et bien je vous le dis qu’à force de vouloir tout prévoir, tout prévenir, tout garantir, on devient un pays de vieux.

Alors oui notre parti, il doit être derrière ceux qui se donnent du mal, ceux qui entreprennent, ceux qui innovent, ceux qui font tout pour élever et éduquer correctement leurs enfants. « Elevés par leur éducation et armés de leur liberté » c’est ce qu’écrit joliment et justement Michel Gagnaire.

Vous le voyez le bateau UDI est en marche et la frégate Nouveau Centre se porte bien. Celui qui se porte moins bien c’est François Hollande. Jean-Luc Mélenchon, vous vous en souvenez, l’avait traité de capitaine de pédalo. La formule était amusante mais moi il me fait penser davantage à un amiral d’optimist, vous savez ces petits bateaux d’initiation à la voile. Il est dessus tout seul, avec son gilet de sauvetage et le sourire aux lèvres. Il ne s’éloigne jamais trop de la plage, il tire des bords, il fait du zig et du zag :

-      Un jour je nationalise Mittal, le lendemain je salue le rapport Gallois ;

-      un jour je défie les mafias corses ou marseillaises et le lendemain j’ouvre les portes aux sans papiers ;

-      un jour je donne le mariage aux homos et le lendemain je dis aux maires qu’ils feront ce qu’ils veulent ;

-      un jour je créé la banque publique d’investissement et le lendemain j’asphyxie le financement de l‘économie française en portant à 64% la fiscalité sur l’investissement dans les entreprises.

Et on pourrait continuer à l’infini tous ces zigzags Le résultat, c’est pas de cap, pas de vision, pas d’horizon.  

C’est simple, nous devons faire exactement l’inverse dans la construction de notre projet.

Une société de liberté, une société de responsabilité, une société décentralisée ouverte sur une Europe démocratique et fédérale, et une société de progrès : voilà ce que Les CENTRISTES doit porter.

Un projet qui remet les Français dans le sens de la marche. Car

ce qui me frappe chez eux, c’est leur nostalgie incroyable pour les années cinquante et soixante.

Une nostalgie pour des années de guerres, Indochine, Algérie, Viet Nam, des années de dictatures, Mao, Staline, Franco, des années où les femmes n’avaient pas de carnets de chèque, des années où on mourrait deux ou trois ans seulement après être parti en retraite, des années où on mettait une journée entière à faire Paris Marseille en train, et où le temps de travail était de 48 heures par semaine. Alors pourquoi cette nostalgie, pourquoi cet attachement au mythe de l’âge d’or et de l’éternel retour ? C’est le paradoxe « des derniers enfants gâtés de l’Europe » comme le dit une journaliste anglaise de The Economist. Peut-être, mais moi je crois surtout que ce qui nous différencie des années cinquante-soixante, ce n’est pas une soi-disant plus grande dureté de la vie actuelle, tout le monde sait très bien au fond de lui que ce n’est pas vrai.

Non la différence, c’est le manque d’espoir, le manque d’espérance, le manque d’optimisme. Dans les années cinquante, on avait l’idée que les choses étaient dures mais on pensait qu’avec le travail demain serait meilleur, du moins pour ses enfants. C’est cela qu’il faut que les Français retrouvent. C’est ce doute qu’ils doivent chasser de leur esprit.

Alors soyons le parti de l’optimisme et nous serons j’en suis sûr le parti de la reconquête.

Nous avons devant nous des élections municipales. Nous devons reprendre plusieurs grandes villes. Nous avons devant nous des élections européennes. Nous devons les utiliser pour faire vivre notre idéal et faire connaître notre marque. Nous avons devant nous des régionales et des cantonales où nous pourrons faire connaître tous les nouveaux visages qui auront repris le chemin de la maison centriste.

Nous devons être l’image du changement. Vous devez être les visages du changement. C'est plus que jamais l’objectif pour lequel je sollicite votre confiance.

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